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Culture & Loisirs, # |
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Il s'appelle Marwan, elle s'appelle Mavella. Elle est noire, il est maghrébin. Ils s'aiment, mais leurs gangs respectifs ne doivent pas l'apprendre.
Dans les années soixante, West Side Story réinventait Roméo et Juliette dans les rues de New York. Ici nous sommes à Bruxelles, entre les quartiers de Sablon et de Molenbeek. Une romance rendue impossible par la l'hyperviolence des gangs (une vingtaine) qui gangrènent la capitale belge.
Le film est adapté d'un livre [le roman éponyme de Dirk Bracke, NDLR] qui lui même est hyper violent. Et c'est la réalité des gangs bruxellois. Nous avons discuté avec des policiers et des anciens membres de ces gangs, qui nous ont confirmé leur hyper-violence. Si on veut faire un film réaliste sur ce phénomène, on ne peut pas cacher cette violence.
Privé de salles en France, le film avait pourtant cartonné en Belgique, primé aux festivals de Toronto et de Gand. Adil El Arbi déplore la frilosité des exploitants français : Ce n'est pas tant la violence qui pose problème. C'est le contexte du film. Même s'il ne parle pas de terrorisme, il se passe à Molenbeek. Il décrit la réalité des quartiers, des difficultés que l'on connait en France comme en France et qui sont indirectement liées aux attentats de Paris et Bruxelles. C'est dommage, car si l'on ne peut plus sortir des films difficiles, on va finir par ne plus réaliser que des comédies romantiques. Dommage, car Black est un vrai film de cinéma. Malgré des dialogues parfois bateau, son esthétique un peu "clipesque" et des empruns (revendiqués) à La Haine, la mise en scène tendue et percutante n'a rien a rien a envier aux productions américaines.
> Black, de Adil El Arbi et Bilall Fallah. Avec Martha Canga Antonio, Aboubakr Bensaihi, Soufiane Chilah. Disponible le 24 juin sur toutes les plateformes de VOD. Images d'illustration : © Paname Distribution
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