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Europe: dix victoires. Amérique du sud: neuf. Reste du monde: zéro... La Coupe du monde porte mal son nom. Sur le plan du palmarès au moins. Mais y-a-t-il un autre point de vue? Il y a belle lurette que l'important n'est pas de participer. Seule la victoire compte: telle est l'unique vérité du football. La "Coupe intercontinentale des nations", puisque telle est sa vraie nature, connaitra sa vingtième édition au Brésil, du 12 juin au 13 juillet. Le tableau d'honneur prouve à quel point les deux continents-phares du jeu préservent jalousement leur dialogue exclusif. De 1930 à 2010, un examen poussé des résultats de l'épreuve, édition par édition, démontre combien le monde footballistique est à l'image du monde politique: bipolaire plus que pluriel, censitaire plus que démocratique. En toute logique mathématique, les dix-neuf éditions précédentes du Mondial ont généré: _ 19 vainqueurs: 53% pour l'Europe, 47% pour l'Amsud. L'Afrique dans tout ça? 0%. Jusqu'à présent, les quarts-de-finale de la Coupe du monde ont agi comme un plafond de verre pour le continent. Le Cameroun en 1990, battu (2-3 après prolongation) par l'Angleterre. Le Sénégal en 2002 éliminé (0-1 au but en or) par la Turquie. Le Ghana en 2010, crucifié (1-1, 2-4 aux tirs-aux-buts) par l'Uruguay. Johannesbourg, 2 juillet 2010: la main du diable Suarez au bout des prolongations, le pénalty raté par Asamoah... Le coming out est-il pour cette année? On a le droit d'y croire. Découpé selon l'évolution de sa représentation, voici le biorythme de l'Afrique au Mondial de 1970 à 2010: Résumé: en toute logique, la courbe de performance de l'Afrique en Coupe du monde progresse en fonction de son indice de représentativité. Lentement mais sûrement. On notera que la CAF (confédération africaine) qualifie moins de 10% de ses membres pour la phase finale du Mondial quand la Conmebol (confédération sud-américaine) en propulse 50%, et même 60% en 2014! Au regard du poids réel de l'Afrique (esclavage, colonisation, immigration, expatriation) dans la démographie mondiale et subséquemment dans le football, cette représentation est obsolète. Elle empêche toute évolution significative du football de sélection et de ses résultats. En attendant une révolution, que la corruption et l'opacité du système FIFA rendent à tout le moins hypothétique, reposons la question: y aura-t-il enfin un pays africain en demi-finale de la Coupe du monde? Pour ma part, j'ai envie d'y croire, pour au moins trois raisons. Ghana (Allemagne, Portugal, USA) et Cameroun (Brésil, Croatie, Mexique) ont hérité de rivaux redoutables; l'Algérie est issue d'un tout autre héritage socio-historique. Dès lors, je mise, pour ma part, sur un duo Côte d'Ivoire (vice-champion d'Afrique 2012) / Nigeria (champion 2013) pour accomplir le grand bon en avant.Avec une préférence, quand même, pour les Super Eagles menés par le héros local Stephen Keshi, huitièmes de finaliste en 1994 contre l'Italie. "Nous irons loin. Nous sommes complètement concentrés et bien déterminés à ce que toute l'Afrique soit fière de nous. Le Ghana a failli atteindre les demi-finales il y a quatre ans. Nous allons faire mieux et être la première équipe africaine demi-finaliste d'une Coupe du Monde". Amen...
*Ni demi-finale ni finale en 1950 (tournoi final à quatre); pas de demi-finale en 1974 et 1978.
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