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Société, # |
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Bien que majoritaires dans la population brésilienne, les Noirs commencent à combler le déséquilibre socio-économique dont ils sont victimes dans leur propre pays.
53,5% de la population brésilienne se considère comme noire, ce qui en fait le deuxième pays à la population noire du monde la plus importante après le Nigéria. Derrière ce chiffre se trouve peut-être un nombre plus important de Brésiliens aux origines africaines, qui nient leur négritude qu'ils considèrent comme handicapante pour parvenir à une ascension plus aisée dans la société brésilienne ou parune simple aliénation culturelle. On se souviendra par exemple du footballeur Neymar qui avait déclaré ne pas être noir, une négritude qu'il a peut-être bannie de son identité en même temps que ses cheveux crépus.
Malgré cette forte proportion de Noirs dans la population brésilienne, les inégalités raciales, cachées aux plus aveugles par le mythe de l'inexistence des races au Brésil, sont bel et bien présentes. On en veut pour preuve le nombre d'entrepreneurs, qui en 2002 était à 55% blancs contre 44% noirs. En 2012, l'équilibre s'était quelque peu rétabli, la part d'entrepreneurs noirs passant à 50%. La raison? La prise de conscience de leur négritude par un certain nombre de Brésiliens et la nécessité de créer un marché de produits leur étant adaptés dans un pays où ils sont pourtant majoritaires. Les inégalités persistent toutefois, car les entrepreneurs noirs sont souvent cantonnés à des activités moins lucratives comme l'agriculture ou la construction et font souvent face, lors de la demande de prêts au refus de créanciers qui ne croient pas en leurs projets novateurs pour le marché afro-brésilien. En 2012, le salaire mensuel moyen d'un entrepreneur brésilien blanc était de 445 euros contre 347 pour un entrepreneur noir. Pour lutter contre ces inégalités, des entrepreneurs noirs ont lancé de nombreuses initiatives pour favoriser les échanges culturels entre eux et leur expansion économique comme Feira Preta (Foire Noire), un événement annuel créé par Adriana Barbosa et qui met en relation des Noirs de toute l'Amérique latine avec un succès remarqué. On peut se demander ce qui empêche la tenue d'un tel festival en Europe sinon l'absence de l'appartenance à une même communauté en dépit de nos origines différentes et le manque de foi en nos capacités de réaliser des projets, des croyances que NOFI se propose de déboulonner au quotidien.
nofi.fr | |||
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