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Culture & Loisirs, # |
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Il a 24 ans, il a fait ses études au Conservatoire de Bruxelles avec une spécialité musique baroque. Autant dire que le contre-ténor Serge Kakudji est un ovni dans sa ville de Kinshasa. Il a eu l'idée de frotter ce répertoire aux sonorités de son pays. Il s'est fait aidé du compositeur Fabrizio Cassol, un orchestre a été constitué pour l'occasion, uniquement avec des instruments traditionnels africains ( à l'exception d'une guitare basse). Le chorégraphe Alain Platel a accepté de " mettre en mouvement " ce projet très particulier : " Nous avions besoin de quelqu'un comme Platel pour nous canaliser ! ", s'exclafe Serge Kakudji. Tresser la musique baroque et la musique traditionnelle C'est à partir d'une introduction d'un air ou d'une phrase musicale que les musiciens tressent cette musique baroque avec leur musique traditionnelle. Ils le font avec humour et talent, car de façon totalement décomplexée : " Ce répertoire occidental devient finalement notre musique ", s'amuse Serge Kakudji. L'alchimie opère Très vite, l'alchimie opère entre les arias de Vivaldi, Gluck, Bach ou Haendel, portés par la voix étrange et aérienne de Kakudji, et cette musique congolaise très mal connue de nous, dont nous découvrons quelle est " polyphonique " elle aussi. Dans "Coup fatal", les musiciens s'expriment autant par leur instrument, leur voix, que par leur corps : " La danse est en nous " reconnait Kakudji dont la présence scénique est aussi inattendue qu'étonnante. La pauvreté, les manigances politiques, par petite touche la vie au Congo est esquissée, mais Alain Platel a voulu surtout " rendre compte d'une joie de vivre qui résiste à la misère et qui semble nous faire défaut, ici, en Europe ". Avec une grande intelligence, le chorégraphe laisser parler ces corps dans leur individualité et s'inspire de façon réjouissante de l'élégance dandy des sapeurs dans la deuxième partie du spectacle.
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