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Société, # |
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Ils s'appellent Cathy Wong et François Fournier. Yannick de Garie et Badr Aït Ahmed. Et aussi Mamselle Ruiz et Jean-Simon Rioux. Qu'ont-ils de particulier ? Ce sont des couples interculturels qui, en tissant leur relation amoureuse, ont aussi marié leurs cultures.
Ceux-là, comme tous les duos métissés rencontrés à Montréal pour donner vie à ce photoreportage, font partie des statistiques selon lesquelles le nombre d'unions mixtes est en hausse au Canada. Selon les plus récentes données de l'Enquête nationale auprès des ménages (2011), environ 360 045 couples, ou 4,6 % de l'ensemble au Canada, ont fait mariage de cultures et pas seulement de sentiments. François Fournier, sociologue et chercheur né à Boston, est en couple avec Cathy Wong, "une enfant de la loi 101" née à Verdun de parents d'origine chinoise qui ont grandi au Vietnam. "Ma famille revendique son identité chinoise ancestrale, je suis une Québécoise d'origine chinoise, mais je medéfinis avant tout comme une Montréalaise." Une rencontre comme la leur ? Ça ne s'invente pas. C'était dans le cadre de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, au coeur de laquelle se trouvaient des questions d'identité. "Je voulais développer une simulation de la commission pour les jeunes issus de la diversité", dit Cathy. François, un des bras droits des commissaires, a été contacté. Ils ne se sont plus laissés. Si François ne sent pas leur interculturalité, Cathy, elle, en est imprégnée. "Je vis très fortement notre diversité, car je suis la seule de ma famille en situation interculturelle. Pour ma famille, François n'est qu'un ami. Ma soeur, plus traditionnelle que moi, a le conjoint chinois par excellence. Moi, je suis perçue comme un échec sur le plan relationnel. Ça mefait de la peine, mais j'ai appris à séparer ma vie amoureuse de la vie familiale." D'autres, comme Yannick de Garie, née à Montréal-Nord, et Badr Aït Ahmed, originaire de Casablanca, au Maroc, en sont venus au fil de la relation à partager jusqu'à la même religion. Yannick s'est convertie à l'islam et a prononcé la chahada le jour de son mariage. Badr a dû prendre son courage à deux mains pour annoncer à ses parents qu'il mariait une Québécoise. "On est le pont entre deux cultures. On doit tempérer les deux côtés. Je ne cherchais pas l'approbation de mesparents, mais je voulais les rassurer." Mamselle Ruiz et Simon Rioux se sont rencontrés dans une troupe de cirque. Elle : chanteuse née au Mexique. Lui : artiste issu du Québec. Ils avaient le langage des arts en partage, mais elle a dû apprendre le français, dont elle ne connaissait pas les rouages. "J'ai commencé à faire des chansons en français pour apprendre la musicalité de la langue. J'ai eu des périodes de fatigue, où j'ai fait des pauses. Mais un jour, ça a débloqué. Je comprenais tout." La communion du couple représente leur plus grande force comme leur plus imposant défi. "J'ai le devoir de devenir avec lui une femme plus indépendante et plus forte", dit Mamselle (son vrai prénom, et non son nom d'artiste). "Il mepousse à devenir libre. C'est un des cadeaux les plus importants que j'ai eus." Ces photos font partie du projet Aime comme Montréal, un photoreportage composé de rencontres avec 75 couples interculturels montréalais qui sera présenté au début de 2017 dans le cadre des festivités entourant le 375ede la ville de Montréal. Le projet est dirigé par Jacques Nadeau et Marie-Christine Ladouceur-Girard.
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