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Société, # |
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C'est le rapport le plus attendu de cette édition africaine du Forum Économique Mondial qui se déroule au Cap, en Afrique du Sud, du 3 au 5 juin. Deux jours avant le début du sommet de l'Union Africaine, trois mois avant l'assemblée générale de l'ONU et à six mois de la conférence mondiale sur le climat (COP21), l'Africa Progress Panel, le think tank de l'ancien Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a dévoilé vendredi 5 juin sa dernière étude intitulée : " Énergie, planète : saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l'Afrique ". Le message adressé aux dirigeants africains et aux institutions internationales se veut positif. En clair : " investissez massivement dans l'électrification pour faire jaillir la puissance énergétique du continent et réduire ainsi la pauvreté et les inégalités ". Et si le changement climatique était une opportunité pour le continent ? L'Afrique pourrait ainsi prendre le leadership en matière d'énergie à faible émission de carbone et éviter les travers polluants éprouvés par le monde occidental et certains pays émergents. L'Afrique génère seulement 2,3 % des émissions de CO2. Plus qu'ailleurs, un pari sur les énergies renouvelables pourrait bien faire émerger une nouvelle économie et ainsi déclencher la corrélation vertueuse entre changement climatique, réduction de la pauvreté et croissance. " Nous rejetons catégoriquement l'idée selon laquelle l'Afrique doit choisir entre la croissance économique et un développement à faible émission de carbone ", a précisé Kofi Annan. Et de recommander : " l 'Afrique doit utiliser tous ses atouts énergétiques à court terme, tout en construisant les fondations d'une infrastructure énergétique à faible émission de carbone et compétitive ". Toutefois, le constat dressé par les experts de l'Africa Progress Panel est sans appel. Les chiffres retenus pour illustrer la situation actuelle se révèlent éloquents et révélateurs du défi considérable que doit surmonter l'Afrique :
Pourtant un véritable marché existe, et les dépenses énergétiques des Africains sont considérables. Lire aussi : L'Angola, un marché pour les entreprises françaises de l'électricité ? Selon les scénarios établis par l'Agence Internationale de l'Énergie, l'Afrique subsaharienne est la seule région où le nombre de personnes privé d'accès à l'électricité devrait augmenter. C'est ainsi qu'en 2030, 66,6 % des Africains pourraient bien être concernés. Toutefois, les prédictions ne sont pas forcément encourageantes :
Mais, l'Africa Progress Panel critique le manque d'ambitions de ces scénarios qui prévoient une production augmentée de l'électricité sans néanmoins véritablement augmenter l'accès des populations défavorisées notamment les habitants des zones rurales. Pourtant, les auteurs de ce rapport soulignent les opportunités à saisir pour valoriser un potentiel inexploité et développer les énergies renouvelables : À l'instar de l'ancien ministre français, Jean-Louis Borloo, qui fait de l'électrification de l'Afrique une priorité absolue, l'Africa Progress Panel tire la sonnette d'alarme. Et de rappeler qu'il reste deux tiers des infrastructures énergétiques à mettre en place d'ici 2030 sur le continent. Le principal obstacle reste celui du financement : comment trouver près de 55 milliards de dollars par an jusqu'en pour ériger des centrales, bâtir ou renouveler le réseau de transmission et de distribution ? Pour ce faire, le think tank appelle à une coopération internationale renforcée en plus de la Banque Africaine de développement et de l'Union Africaine. " Des pays comme l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et l'Afrique du Sud émergent comme favoris dans la transition mondiale vers une énergie à basse émission de carbone, souligne Kofi Annan. L'Afrique est bien placée pour accroître la production énergétique nécessaire pour stimuler la croissance, fournir de l'énergie à tous et jouer un rôle de leader dans les négociations cruciales sur le changement climatique ". Pour ce faire, l'Africa Progress Panel appelle à éradiquer la corruption, à renforcer la transparence des institutions et souhaite la création d'un " fonds mondial de connectivité " pour raccorder 600 millions de personnes en plus d'ici 2030.
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