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Dans le département de Médina Yoro-Foula, aux confins de la Casamance orientale, on ne compte plus en francs CFA, mais en troncs. Un taureau : deux troncs ; un cheval : cinq troncs ; une moto : cinq troncs aussi. Des troncs de bois de vène à l'écorce rugueuse d'un gris foncé, dont les branches se couvrent de fleurs jaunes à la saison des pluies. Cette essence noble et protégée est devenue la nouvelle monnaie d'une économie souterraine qui, après avoir vidé l'Asie du Sud-Est de ses bois rouges les plus recherchés, gagne désormais l'Afrique de l'Ouest. Et la Casamance en particulier, région du Sénégal dont la frontière avec la Gambie du dictateur Yahya Jammeh offre aux circuits mafieux un débouché plein de complaisance, sinon de complicité. Grande comme un mouchoir de poche - 2 millions d'habitants sur une superficie proche de l'Ile-de-France -, la Gambie, dont les forêts naturelles ont pourtant été décimées, expédie autant de bois que la Côte d'Ivoire vers la Chine, où l'industrie du meuble constitue l'unique raison de ce pillage organisé. En 2015, les industriels chinois ont acheté 58 000 m 3 de bois en provenance de Gambie, pour un montant de 41 millions de dollars (36,7 millions d'euros), selon les statistiques des douanes chinoises. Ce qui représenterait l'équivalent de 140 000 arbres. Le sujet intéresse de près Interpol. L'organisation internationale, chargée de la criminalité transfrontalière, a mené fin 2015 une opération dans neuf pays d'Afrique de l'Ouest pour identifier les routes par lesquelles le bois de vène est...
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