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Société, # |
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Les discriminations contre les Noirs sont toujours très présentes aux États-Unis, notamment dans les universités. Un mouvement de protestation contre cet état de fait s'étend sur les campus. Tout a commencé lorsqu'un étudiant noir de troisième cycle de l'université de Missouri (centre), Jonathan Butler, a entamé une grève de la faim pour réclamer le départ du président Tim Wolfe. Soutenu par le collectif " Concerned Student 1950 ", il voulait que soit sanctionnée l'inaction du dirigeant face à une série d'incidents. Début septembre, le président du corps étudiant, Payton Head, s'était ainsi plaint d'avoir été traité de " nègre ", et fin octobre, une croix gammée a été retrouvée dans les toilettes d'un foyer étudiant. Tim Wolfe a fini par démissionner. " Le temps est venu de reconnaître et de s'occuper de nos redoutables défis ", a déclaré le nouveau président par intérim, Michael Middleton, qui est noir. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs mouvements sont nés sur d'autres campus, notamment celui de Yale (nord-est), d'Ithaca (nord-est) ou encore de la petite université californienne de Claremont McKenna. Les réseaux sociaux ont joué un rôle d'accélérateur et une quarantaine d'établissements est désormais concernée. " Beaucoup de barrières encore à briser "
" Nous avons pris les avancées de la fin des années 60 et du début des années 70 en nous disant un peu trop : mission accomplie ", analyse Camille Charles, professeur de sociologie à l'université de Pennsylvanie. " Le mouvement pour les droits civiques a brisé beaucoup de barrières, mais ce n'est pas suffisant ", abonde Jessica Welburn, professeur de sociologie et études afro-américaines à l'université d'Iowa. La crise se joue sur deux tableaux, celui des autorités, appelées à se saisir du sujet, et celui des étudiants blancs et de leur prise de conscience. " Il va falloir avoir des dicussions sérieuses et désagréables et procéder à des changements ", prévoit Camille Charles.
Une formation pour les dirigeants
À Yale, le président, Peter Solvey, a dévoilé un plan d'ampleur, qui prévoit notamment une formation systématique des dirigeants à la lutte contre les discriminations. Les manifestants espèrent aussi faire disparaître certains comportements étudiants, maladroits ou ouvertement racistes. " Beaucoup de Blancs, notamment la " génération Y " (née dans les années 80 et 90) ne reçoivent pas d'information et d'éducation anti-raciste, donc ils continuent à discriminer, parfois de façon moins violente que leurs prédécesseurs mais cela n'en fait pas moins des dégâts ", considère Joe Feagin, professeur à l'université de Texas A & M.
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