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Politique, # |
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Le procureur avait requis cinq ans de prison ferme. Ils ont été condamnés à une peine de deux ans d'emprisonnement ferme. Trois militants anti-esclavagistes ont été sanctionnés, jeudi 15 janvier, par la justice mauritanienne pour, notamment, " appartenance à une organisation non reconnue ". Une condamnation qui remet en lumière le sujet tabou de l'esclavage, une pratique officiellement interdite depuis 1981, mais toujours répandue dans la société mauritanienne. Les trois accusés sont Biram Ould Abeid, dirigeant de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagisme, Brahim Ould Bilal Ramdane, l'un de ses adjoints, et Djiby Sow, président d'une association pour les droits civiques et culturels. Comparaissant devant un tribunal de Rosso, dans le sud du pays, ils avaient été arrêtés en novembre 2014, avec sept autres militants - acquittés hier - alors qu'ils menaient une campagne de terrain pour dénoncer les pratiques esclavagistes. Les autorités les avaient accusés de " propagande raciste ". " Biram " est une figure de la lutte contre l'esclavage en Mauritanie. Lui-même issu d'une famille de Haratines - caste d'esclaves et de descendants d'esclaves (environ 40 % de la population) -, il a fondé l'IRA, une organisation aux discours et aux méthodes radicales qui s'est donné pour objectif de faire disparaître l'esclavage du pays. Justifications religieuses Pour son militantisme, Biram Ould Abeid a déjà été plusieurs fois poursuivi et condamné. En 2010, pour " agression contre la police " lors d'une manifestation. En 2012, pour avoir brûlé des livres d'interprétation du Coran afin de dénoncer les justifications religieuses souvent apportées à la pratique de l'esclavage. Un acte passible de la peine de mort dans un pays, république islamique, régi par la charia. Seule la mobilisation massive de ses supporteurs avait alors permis d'obtenir sa libération.
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