Hôtesse lors du match au Stade de France, Claudia, une Martiniquaise de 27 ans était dans l'enceinte sportive au moment des deux attentats suicides survenus à Saint-Denis. Elle raconte sa terrible soirée.

" J'étais hôtesse pour le match hier soir. Je n'étais pas dans les tribunes mais dans une salle fermée. Je devais accueillir les supporters avant le match. Au moment où je rendais mon badge et ma tenue peu après le début du match j'ai entendu une première détonation. En fait je n'étais pas loin de la tribune où l'une des bombes a explosé. Il y a eu trois explosions distinctes. Le sol a tremblé. Tout tremblait autour, j'ai même cru à un séisme. Au début on pensait que c'étaient des coups de feu. À la deuxième détonation, on a compris que c'était chaud. Nous avons regardé sur internet et on a vu ce qui se passait au Bataclan. On s'est tout de suite demandé si ce n'était pas un attentat.
Ensuite on a réalisé que le stade était bloqué. Il y a des gens qui voulaient sortir fumer et ils ne pouvaient pas. Le match a continué, les supporters criaient. Les gens n'ont pas réalisé ce qui s'est passé avant la mi-temps.
J'ai pu sortir vers 22 h 40. Il y avait beaucoup de policiers, des gens apeurés. Les policiers ont tenté de nous resserrer pour éviter les mouvements de foule.
Sur le chemin du retour j'avais peur pour rentrer chez moi. J'habite au cœur de Paris et Le Bataclan n'est pas loin de mon domicile, tout comme les locaux de Charlie Hebdo...
Je pense que je vais rester chez moi demain. Je n'ai pas encore prévu de rentrer au pays. On verra comment ça se décante mais clairement la Martinique est dans ma tête. J'ai eu mes parents au téléphone, ils sont plus ou moins rassurés ".