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Société, # |
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Ça y est, c'est déjà la rentrée, l'occasion de raconter avec enthousiasme nos aventures ou mésaventures loin du bureau et parfois au pays natal. Mary Nguetta, de Pagnifik, qu'on ne présente plus ???? , a bien voulu nous raconter sa petite expérience d'exploitante agricole au village, comme on dit en Côte d'Ivoire, lors de ses vacances d'été.... Je suis originaire de l'Est de la Côte d'Ivoire plus précisément agni d' Abengourou. Cependant je suis née et ai grandi à Abidjan.
Petite, les vacances d'été étaient l'occasion d'aller au village pour voir la famille qui y vit et profiter du cadre de vie reposant, loin de l'agitation de la capitale. Je me rappelle qu'à l'époque, les conversations avec la grand mère et les cousins du village aidant, je savais tenir une discussion en agni. Mais ça c'était avant. Car depuis, bien des années ont passé et j'ai quitté ma Côte d'Ivoire natale pour la France. Ne pas pratiquer une langue, c'est risquer de la perdre et c'est ce qui est arrivé. Lors de mes précédents voyages en Côte d'Ivoire, la durée trop courte du séjour ne permettait pas de me rendre au village. Et puis autant l'avouer, je n'y voyais pas vraiment d'intérêt. Cette année, c'était différent. Ma mère est à la retraite depuis quelques temps. Et parmi les nombreuses activités qui occupent désormais ses journées, il y a l'agriculture. Et oui, ma mère a décidé de devenir " exploitante agricole du dimanche " comme mon père aime le dire en rigolant. L'exploitation agricole est justement située à Abengourou : d'immenses hectares de terre dans la forêt qui avaient jadis appartenu à mon arrière grand-père maternel. Ma mère effectue donc régulièrement le trajet entre Abidjan et Abengourou pour s'occuper de ses terres. Elle m'en parle souvent, vraiment souvent de Kadoubouo, comme on appelle ces terres. C'est décidé, j'irai voir Kadoubouo lors de mon prochain séjour en Côte d'Ivoire. J'atterris à Abidjan un mardi soir. On prend la route pour Abengourou le lundi qui suit avec ma mère et mon petit frère. Auparavant, tout le monde à la maison m'a prévenue : la route est TRÈS TRÈS mauvaise. Sans entretien et étant sûrement très sollicitée, elle s'est dégradée depuis quelques années.
Bref, après plus de 4h de trajet, nous y voilà. Je suis heureuse de retrouver quelques repères que j'avais encore dans la ville, ravie de voir la maison et aussi de respirer un air frais en fuyant la saturation et la pollution d'Abidjan. Ma mère nous prévient mon frère et moi : il faut se lever tôt le lendemain pour aller au champ. C'était le contrat, c'est pour cela que nous sommes venus. Le lendemain donc, dès 7h du matin, nous voici en plein préparatifs pour nous transformer en bons exploitants agricoles. Pantalon Jean, haut à manches longues, chapeau, gants. Et pour finir l'ultime attirail : les bottes en plastique. Le trajet jusqu'au champ se passe sans encombres, dans la Jimmy, une voiture que mon père a acquise spécialement pour les déplacements de ce type au village. Et puis, nous y arrivons enfin ! A Kadoubouo. Les terres sont immenses, vraiment immenses. Ma mère nous explique les différents types de culture qu'il y a : du cacao, de l'hévéa, du teck, des fruits, des produits vivriers (tomates, piments, gombos...) tout cela par des membres de la famille.
Il faut se mettre au travail, on n'est pas que venu voir ! Chacun s'arme qui de sa daba, qui de sa machette ou de sa houe. Moi j'ai hérité d'une daba pour débroussailler.
Ma mère a prévu d'embaucher des manœuvres pour s'occuper à temps plein de l'exploitation. En attendant, ce sont donc nous les exploitants agricoles du moment.
La pause déjeuner sera magique ! Ma cousine qui est avec nous pour cette journée allume un feu de bois et nous cuisine de manière rustique un riz sauté à la tomate et au poisson sec. Miam Miam Miam du riz au gras villageois ????
Puis on se remet au travail. C'est toujours aussi dur mais le paysage agréable, l'air frais et les nombreuses pauses nous aident à tenir. A 16h c'est l'heure de rentrer. J'aurai passé au total 2 journées au champ, 2 journées riches qui m'ont fait découvrir une réalité très éloignée de mes préoccupations habituelles, 2 journées de communion avec la nature, 2 journées riches à visiter l'Afrique d'une manière bien singulière. Et vous, avez vous déjà testé l'agriculture version champs au village? Qu'en avez vous pensé? le retour à la terre vous a-t-il tenté ou repoussé définitivement ? Source : www.afropolite.com | |||
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