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Mode & Beauté, # |
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Alors que les Fashion Weeks se succèdent, représentant une mode toujours plus codifiée et plus occidentale, la 4ème édition de la Black Fashion Week s'est déroulée en décembre dernier à Paris au Carreau du Temple. Loin d'une revendication communautaire, cet événement se définit plutôt comme une manière de mettre en avant une mode multiculturelle. Retour sur l'un des combats forts de la mode actuelle. Une industrie et des mentalités qui semblent rester imperméables En 2010, Clarisse Verrier suivait les cinq mannequins Freja Beha Erischen, Constance Jablonski, Sasha Pivavora, Natasha Poly, et Sessilee Lopez pour le documentaire Les filles en vogue. Si nous découvrons le quotidien de ces supers modèles pendant la Fashion Week parisienne, nous découvrons aussi la discrimination constante que subit la jeune Sessilee, mannequin d'origine dominicaine et portoricaine. Alors que ces collègues russes, danoise et française courent à tous les défilés les plus important comme celui de Dior ou encore Isabel Marrant, Sessilee passe de casting en casting sans succès. En cause : sa couleur de peau. Depuis plus d'une décennie, le silence autour du racisme dans la mode a cependant été brisé. L'iconique Naomi Campbell, Bethan Hardison, célèbre mannequin des années 1970, et plus récemment Jourdan Dunn, ou Chanel Iman, toutes ont dénoncé les travers de la mode à travers leur propre expérience. Recalées à cause de leur couleur, photoshoppées au point d'en être presque blanches... elles en ont eu assez. Elles n'ont d'ailleurs pas seulement pointé le manque de mannequin afro dans les défilés mais aussi le fait que la visibilité d'autres ethnicités soit grandement altérée. En 2008 déjà, Campbell avait participé à la création d'un manifeste [ndlr Untitled] dans lequel le mot d'ordre était que le profit n'était pas une excuse au racisme et à la bigoterie. Cependant le combat semble loin d'être gagné. En effet, l'année 2015 a eu son lot de scandales quant aux préjugés esthétiques : cet été Lou Doillon, qui a notamment posée nue pour Playboy, nous a expliqué pourquoi lorsque Nikki Minaj et Beyonce faisaient de même elles étaient vulgaires ; et puis il y a eu la rumeur ayant circulé autour du défilé de Victoria Secret au mois de novembre. En effet l'arrivée de Kendall Jenner, l'évincement de Jourdan Dunn du show ainsi que son tweet enflammé à propos de ce dernier, avait laissé planer le doute quant à un échange possible entre les deux mannequins. Rihanna, qui devait alors chanter pour l'occasion s'est décommandée. Si la raison annoncée fut le retard de son album, de nombreuses rumeurs ont alors circulé expliquant un soutien de la star au mannequin britannique. Un contre poids dans l'industrie de la mode Néanmoins, face au diktat occidentale, les acteurs de la mode se mobilisent. C'est le cas d'Adama Amanda Ndiaye, réelle entrepreneuse de la mode. Née au Zaïre et ayant grandit entre la France, l'Allemagne et les Etats Unis, la jeune femme n'a eu de cesse de créer des événements autour d'une mode multiculturelle. Elle-même créatrice de sa propre marque Adama Paris, elle lance en 2002 la Dakar Fashion Week, véritable vitrine médiatique pour de jeunes créateurs sénégalais et pour des mannequins africains. Puis, en 2011, Ndiaye crée la Black Fashion Week, show itinérant entre Paris, Prague et Bahia. La petite sœur de la Dakar Fashion Week va cependant plus loin, car elle ne se constitue pas seulement de créateurs africains. En effet, elle va chercher aussi des créateurs du monde entier partageant une culture afro, à l'image de la styliste brésilienne Carol Barreto. De plus il ne s'agit pas de se renfermer sur soi : sur les podiums, on croise autant de mannequins noires que blanches ou asiatiques. Un vent nouveau Dès les débuts de la Black Fashion Week, Ndiaye a été taxée de communautariste. Finalement, la Black Fashion Week propose ce que l'industrie de la mode ignore depuis des années : une mode réellement pour tous où l'être est au centre. C'est ce qu'explique Amy Camara, 20 ans, ayant défilé pour Adama Paris. Etudiante au cours Florent, elle a été sélectionnée lors de la campagne de casting lancée sur Facebook. Une mode humaine ou chacun se sent investi, c'est ce que propose Adama Ndiaye. Cette idée on la retrouve aussi dans sa marque de vêtement qui est produite de façon artisanale au Niger. Source : maze.fr | |||
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