C'est la énième fois qu'on subit. La einième fois qu'on essaie tant bien que mal de faire avec, ou même, de prévoir la fatalité en se procurant des alternatives. Mais concrètement, il faut pouvoir dire les choses comme elles sont vues, ou tout au moins les relater au plus près de la réalité.

Il est difficile d'ambitionner de finir premier de la course quand rien n'est fait pour entretenir le souffle et la performance physique. On voit dire dans certains journaux que des avancées sont faites, mais dites, les voyez vous ? Nous, on ose répondre : non. Puisqu'en pleine capitale dite " économique " impossible de tenir toute une journée à l'énergie électrique. Que nous pardonne les initiés aux fonctionnements géo-politique en référence à notre dépendance aux états voisins. Puisqu'encore, un pays ne peut ambitionner l'excellence dans la dépendance. Notre " réelle " indépendance représente LA base de notre envol.

Et qu'on soit précis, nous parlons ici d'envol, puisqu'encore, il faut pouvoir tenir le cap ... et donc ménager sa monture pour atteindre les objectifs fixés. Pour faire simple, un pays dit émergeant, c'est un pays qui a de l'énergie électrique. Et ne serait ce que par ce biais, elle permet le libre échange, fluide, en temps et en heure, non seulement à l'intérieur de la nation, mais aussi entre ses états partenaires. Et ça, c'est une base. LA base.

Allez donc dire aux gestionnaires de nos énergies, qu'ils sont les premiers outils d'un développement sain et serein. Allez leur dire que l'énergie électrique doit être un acquis. Surtout pas une variable. Encore moins un oasis dans le désert. Un entrepreneur d'ici ne peut être réellement compétitif sur le marché - entendre marché international - si sa capacité à être joignable est une réalité aléatoire à la vue des caprices de nos centrales ou de celles des voisins. Et dans ses conditions, les aînés ne perdent aucune occasion pour pointer du doigt les jeunes, déplorant leur sens d'initiative.

Oui, il y a des jeunes oisifs, mais ça c'est un autre article. En ce qui concerne les autres, jeunes passionnés par la construction d'une nation, d'une Afrique meilleure, comment voulez vous qu'ils entreprennent, quand le coût des " supposés acquis de base " revient bien plus cher que le capital du projet ? Dois-je payer un groupe électrogène pour alimenter toute l'entreprise, alors que je débute ? Le peu de moyens à ma disposition n'étant déjà pas suffisant pour des conditions optimales en PME...

Il est 12h 30, en l'intervalle de 2 jours, ça doit faire la 4e ou 5e fois qu'il y a eu coupure de " courant ". La durée minimale doit être celle de ce matin, 8 heures déjà. Peut être bien que c'est parti pour battre le record des 48, voire 72 heures sans " courant "... On verra bien.

Et pourtant, c'est dans ce contexte, aux allures fatalistes qu'on ambitionne devenir leader économique. Nous, à la rédaction du magazine, on ose y répondre " lol ".

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Par William Romao (édito)
Illustration © Romao (image4ever)