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Parmi les nombreuses mutations qui permettent à l'Afrique de s'imposer comme le continent de la croissance, l'essor de la sphère digitale, synonyme de développement économique et social est incontournable. A ce titre, Fed Africa lance en 2016 le chantier de son nouveau site Internet qui promet d'être responsive et plus ergonomique. Fed Africa : Dans quelle mesure les nouvelles technologies sont-elles un enjeu de développement ? Thierry Barbaut : Les nouvelles technologies en Afrique touchent tous les secteurs d'activités : l'industrie, la finance, les matières premières mais aussi et surtout l'agriculture, la santé, les déplacements, les énergies renouvelables et bien sûr l'éducation. Grâce aux NTIC des perspectives incroyables se dessinent et plus particulièrement en Afrique grâce à deux leviers :
- L'émergence des réseaux sociaux en Afrique permet principalement l'échange d'information et donc le contact entre usagers : entreprises, particuliers, organisations avec un accent particulier sur le mode collaboratif. En effet l'outil est extrêmement utile aux populations en recherche de structuration, de fonds et bien sûr de mise en œuvre d'actions.
- Le big data est prépondérant car les données collectées changeront définitivement le visage de l'Afrique avec des perspectives de personnalisation des services adaptés aux besoins des utilisateurs. - La cartographie et la géolocalisation en temps réel permettent déjà de lutter contre le développement du paludisme, de gérer le trafic des bus de Nairobi en mode collaboratif ou d'apporter des données météo précieuses aux millions d'agriculteurs ou éleveurs par le biais de SMS journaliers. - le Crowdfunding mais aussi le crowdsourcing ou le crowdimpactingpermettront de mieux gérer l'aide au développement en récoltant et diffusant des données plus efficientes. Thierry Barbaut : Un des impacts majeurs a été de mettre en contact les populations, les familles, les régions et même les pays d'Afrique. Comme l'Afrique est dans le noir la nuit par manque d'électricité, elle est aussi dans l'ombre au niveau de la communication. La diaspora entre enfin de manière efficiente dans le développement de l'Afrique, des HUBS se développent afin de faciliter les contacts mais aussi les financements, les échanges et les bonnes pratiques. - Jumia bien sûr avec la société AIG (Africa Internet Group) mais aussi Cdiscount (Bolloré et le groupe Casino) possèdent à eux deux plus de 40 sites internet de e-commerce en Afrique. Mais là ou Jumia s'est particulièrement démarqué c'est dans l'adaptabilité des différents sites internet aux spécificités locales et culturelles mais aussi techniques et législativement : pas de HTTPS (paiement sécurisé sur Internet) ou de paiement par carte dans tel ou tel pays, c'est alors du "click and collect " qui est mis en place (système ou le consommateur commande en ligne et payera à la réception du produit). Finance, marché informel et lutte contre la corruption
Le fait de piloter des marchés financiers dans un écosystème digital permet aussi de transformer le marché informel qui représente 70% en Afrique. Formaliser les échanges, par exemple sur les différents marchés journaliers qui se tiennent dans les villes et qui mettent à disposition des populations les denrées de première nécessité, représenterait plus de 500 milliards d'euros par an dans sa phase N+1. Le mobile banking sera bien sur le principal vecteur des connexions financières entre clients et vendeurs. Fed Africa : Quelles sont vos projections concernant la prochaine décennie ? Thierry Barbaut : Les HUBS liés aux nouvelles technologies vont exploser, ils sont des pépinières de jeunes vecteurs d'innovations locales et adaptés aux cultures et mode de consommation des 54 pays du continent.
- Les applications mobiles et les objets connectés, qu'ils soient chez les particuliers, dans les usines ou grandes entreprises joueront un rôle essentiel. - Il est probable que l'Afrique soit finalement cette locomotive de la croissance mondiale dès 2030 avec deux milliards d'habitants. Les défis à relever sont énormes mais la croissance est présente et perdure même avec la chute des cours du pétrole. Cette croissance, même si elle est inégalement répartie, touchera de plus en plus de monde et donnera plus d'impact et de pouvoir d'achat aux populations. Dans les bonnes initiatives digitales en Afrique il faut citer We Think Code, une ONG Sud-Africaine qui ouvrira début 2015 la première école gratuite de codeurs ouverte aux pays limitrophes sur le même modèle que " 42 Born to Code " l'école du fondateur d'Iliad (Free) Xavier Niel à Paris. Thierry Barbaut www.strategie-afrique.com | |||
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