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L'Afrique à l'heure de la grande révolution du numérique

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Dans le cadre du salon audiovisuel Satis à la Porte de Versailles, la Chambre de commerce et d'industrie d'Ile-de-France a organisé le 18 novembre un forum sur la TNT (Télévision numérique terrestre) en Afrique, auquel ont participé près de 170 grands groupes et PME-PMI françaises ainsi que des décideurs africains. Objectif : nouer des partenariats et promouvoir l'offre hexagonale face à la concurrence chinoise.

Après l'Europe, la TNT arrive en Afrique. Le remplacement du système analogique est une révolution. Elle améliore la qualité et le son, libère les fréquences au profit des opérateurs privés tout en dopant le marché de la production cinématographique et télévisuelle, la diffusion, de la publicité et des équipements. Sans compter le mariage entre la TV et l'internet, notamment dans toutes ses utilisations sur des terminaux mobiles*.

Une transition rendue possible par l'installation de câbles sous marins aux larges des côtes, l'essor du satellite, l'électrification (qui n'est encore que de 40 %) et le maillage en fibre optique. Les pays d'Afrique du nord ont entamé cette transition numérique mais seuls 4 millions de foyers (Afrique du sud, Tanzanie, Kenya, Rwanda, Ile Maurice...) sont pour l'instant équipés au sud du Sahara pour 15 millions d'abonnés à une chaîne de télévision payante.

Selon le cabinet Balancing Act, ce marché croît fortement pour atteindre 48 millions de souscripteurs en 2018. En 2011, 43 % des pays africains possédaient de 1 à 2 chaînes en analogique. Grâce au numérique, l'offre sera de trois à dix fois supérieurs en 2016. Le français Canal Plus, le chinois Startimes et le sudafricain Dstv Multichoice s'affrontent déjà sur le marché de TV payante.

 

Les pays membres de l'Union internationale des télécommunications se sont engagés à passer au numérique au plus tard au 17 juin 2015 mais une période transitoire de cinq ans permettra aux retardataires de procéder aux évolutions nécessaires. Car ce passage est éminemment politique (il va de pair avec la libéralisation audiovisuelle et la liberté d'expression, un problème pour certains régimes) et représente de 40 à 220 millions de dollars d'investissements (équipements divers, fibre optique, antenne... ) en fonction des équipements, de la taille des pays et des choix de couverture totale ou partielle du territoire. Cela nécessite aussi le renouvellement du parc de téléviseurs obsolètes et l'achat de boîtiers. " Les Etats devront réfléchir à l'octroi des subventions ", indique Jean-Michel Jolly, conseiller Afrique et Moyen-Orient de la CCI à Paris. En retour, ils peuvent attendre des revenus importants. En France, le passage à la TNT a coûté 309 millions d'euros pour 2,6 milliards de recettes à la suite de l'attribution des licences 4 G. L'Afrique peut escompter des bénéfices, certes moindres, pour les licences TV et télécoms. Cela permettra aussi de développer des offres de TV sur internet mobile et tablette. De 5,6 % d'utilisateurs internet haut débit en 2010, le continent devrait en compter 43 % en 2030.

Dans les différents pays, le passage à la TNT est l'occasion de repenser la politique audiovisuelle au niveau de la formation, de la mutualisation du réseau de diffusion, des mesures d'audience et de la création de nouvelles chaînes. Cela nécessite de rechercher des financements (budget des Etats, PPP), de mettre les différents acteurs autour de la table et de revoir les textes juridiques (normes, protection des données, régulation). Les chaînes publiques devront se moderniser sous peine de disparaître. Sur le marché de l'offre, la Chine est très agressive en proposant des packages (réseau, contenu et financement) mais tente de signer des contrats léonins, notamment en préemptant les licences.

" Nous entendons souvent des mises en garde contre des technologies asiatiques pour ne pas dire chinoises sans que cela s'accompagne d'offres véritables d'ingénierie financière ", déplore Ibrahim Sy Savané, président de la HACA ivoirienne.

En France, l'idée de consortium national a émergé. Canal plus, la Sagem et Thomson vont proposer des packages. La CCI d'Ile-de-France tente d'y rattacher l'offre de plus de 200 PMI-PME de toutes tailles travaillant dans le secteur. Reste à trouver les financements publics et privés pour accompagner les opérateurs.

(*) Selon Mc Kinsey, 360 millions d'Africains devraient être équipés de smartphones en 2025 contre 67 millions en 2013.

lopinion.fr


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Loudmila
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