Le président de l'Initiative de résurgence de l'abolitionnisme en Mauritanie (IRA), Biram Ould Dah Ould Abeid, et 6 de ses collaborateurs ont été inculpés par la justice et placés en prison à Rosso (200 kilomètres au sud de Nouakchott), a-t-on appris de source judiciaire samedi dans cette ville.

Ould Abeid et ses compagnons ont été accusés, entre autres, de " regroupement de nature à troubler l'ordre public " et de " gestion d'organisation non autorisée ".

Le chef d'IRA, une organisation de lutte contre l'esclavage, non reconnue par les autorités mauritaniennes, avait été arrêté mardi pendant qu'il s'apprêtait à assister à une activité de sensibilisation contre " l'esclavage foncier ".

Ould Abeid critique sans cesse le travail " faiblement rémunéré " des haratines (descendants d'anciens esclaves) dans les terres agricoles appartenant aux maures (arabo-berbères), considérant que de telles terres doivent logiquement revenir à ceux qui les exploitent réellement.

Lauréat du prix des Nations Unies des droits de l'Homme 2013 pour son " combat non violent contre l'esclavage en Mauritanie ", cet ancien greffier a participé et occupé la seconde place à l'élection présidentielle de juin dernier dans son pays.

Il avait par ailleurs été emprisonné pendant 4 mois en avril 2012 à Nouakchott pour incinération publique d'ouvrages religieux du rite malékite qu'il accuse de légitimer la pratique de l'esclavage.