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Mode & Beauté, # |
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Durant les années 90, le couturier malien, parisien d'adoption, avait été célébré par le milieu et au-delà, au point d'inspirer un personnage du film " Prêt-à-porter " de Robert Altman. Sa mode directement inspirée de l'Afrique mais aussi d'autres influences ne ressemblait à rien de connu et ses pièces imprimées aux couleurs chatoyantes, le fameux " wax " africain, faisaient beaucoup parler. Quelques années après sa première collection, en 1992, Xuly.Bët comptait deux boutiques à Paris et une à New York. Mais l'enthousiasme s'est effrité, et Xuly.Bët, qui signifie " ouvre grand les yeux " en wolof, n'a plus défilé à Paris ou New York depuis 2005. L'histoire redémarre en septembre dernier, alors que Lamine Kouyaté, 53 ans, est de passage à " Gotham ". Il croise une figure des relations publiques dans la mode, Kelly Cutrone, qui monte pour lui, en une semaine, une présentation. Des mannequins défilent à l'extérieur du principal lieu d'accueil de la Fashion Week, dans une atmosphère de happening, avec sonorisation mobile et troupe de sauteuses à la corde, le " double dutch ". Le public se masse et les réseaux sociaux bruissent. Durant dix ans, Lamine Kouyaté n'avait pas disparu du milieu de la confection. Il a notamment signé des collections pour Naf Naf ou Leclerc, ou montré des pièces dans des manifestations parallèles, comme la Black Fashion Week à Paris ou l'African Fashion Collective à New York. Mais il se sentait empêché d'accéder à une audience plus large. " A Paris, il y a quand même une certaine exubérance " dans la mode, " mais ça reste une espèce de pré carré ". " Et c'est très difficile pour un créateur qui essaye d'émerger. Il n'y a pas suffisamment d'espace ", regrette-t-il tout en disant son attachement à cette ville qui l'a beaucoup influencé.
Un vent d'air frais sur New YorkIl a donc choisi de " pousser un peu du côté de New York ", où il a " toujours eu un écho assez favorable ", explique-t-il dans un entretien à l'AFP. " A chaque fois que j'ai défilé ici, les gens viennent, ils sont curieux de voir ce que peuvent faire d'autres gens. J'ai toujours eu un parterre assez fourni. A Paris, tu n'as pas les gens qui sont déterminants. " Dès le défilé impromptu de septembre, le New York Times lui a ainsi consacré un article qui faisait écho à celui, dithyrambique, de mai 1993, titré " Prince of Pieces ". La fameuse énergie new-yorkaise qui plait tant à Lamine Kouyaté était palpable mercredi, pour son défilé, à l'ouest de Soho. Le couturier au visage tout en rondeur et à la voix douce a eu droit à une ovation en fin de présentation et à une bonne dose d'effusion en coulisse ensuite. Il a présenté une ligne électrique, qui tranchait avec les collections aperçues jusqu'ici durant la Fashion Week. Lamine Kouyaté a voulu une ligne " entre l'homme et la femme ", avec beaucoup de pièces très près du corps, mais aussi ces combinaisons ou de grands blousons inspirés des " varsity jackets " (les vestes aux couleurs d'une équipe), avec des chiffres imprimés pour rappeler les maillots sportifs. " Je travaille un peu comme une éponge. Je prends pas mal de choses sur des aspirations du monde qui, forcément, font un mix ", dit-il. En creux, Lamine Kouyaté a voulu aborder mercredi la problématique de la diversité dans le monde de la mode, en faisant défiler uniquement des mannequins noirs. " Je ne vais pas changer le monde, mais j'ai une sensibilité qui fait que je réagis à certaines choses (et cela) se traduit dans mon travail, dans les partis pris que je peux prendre ", explique-t-il. Après ce défilé new-yorkais, Lamine Kouyaté veut aller au-delà du succès d'estime. " C'est pour ça que je viens sur New York, pour pouvoir trouver des gens susceptibles de m'aider à monter un vrai business. C'est l'étape d'après. " (AFP) Découvrez les 32 silhouettes qui signent ce retour. © Elizabeth Pantaleo/Nowfashion La RédactionTerre de richesses culturelles, l'Afrique reste cependant assez méconnue. Longtemps mis à l'écart, le continent est aujourd'hui considéré comme l'avenir du monde. Avec la volonté de sensibiliser, et de partager notre amour pour les multiples facettes africaines, nous avons créer le MoonMag - en complément de l'e-shop MoonLook. IG @moonlookworld | |||
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