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Politique, # |
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L'insurrection islamiste gagne du terrain au Nigeria. Après les localités de Damboa et Gwoza, dans l'Etat de Borno, c'est au tour de Buni Yadi, dans l'Etat voisin de Yobé, dans le nord-est du pays, de tomber aux mains de Boko Haram. Depuis fin juillet, selon des témoins, des combats opposaient l'armée nigériane aux islamistes. Et ce jeudi, le porte-parole du gouverneur de l'Etat de Yobé a confirmé la chute de la ville, où vivaient quelque 10 000 personnes. A Buni Yadi, c'est désormais le drapeau de Boko Haram qui flotte sur le bâtiment de la municipalité. Toutes les autorités, militaires et administratives, ont déserté la ville. Depuis jeudi, c'est officiel. Mais, selon des humanitaires, cela fait déjà plusieurs semaines que les islamistes font régner leur loi. Ils vont et viennent à leur guise, installent des barrages, se livrent à des pillages et à des exécutions sommaires. Cette semaine, deux personnes ont perdu la vie pour avoir fumé des cigarettes dans la rue. C'est en tout cas ce que racontent des témoins. L'immense majorité des habitants a déjà fui, et beaucoup se sont réfugiés chez des proches à Damaturu, le chef lieu de la province. Bref retour des habitants Vendredi dernier, selon un humanitaire, quelques-uns ont tenté brièvement le retour à l'occasion du marché hebdomadaire. Un marché au bétail, vital pour l'économie de la région. Mais finalement la peur l'a emporté. D'autant que Buni Yadi a déjà été visé à plusieurs reprises par Boko Haram, comme cette nuit de février dernier, lorsqu'une quarantaine de lycéens ont été massacrés dans leur dortoir. Mais depuis avril, selon des analystes, les islamistes ne se contentent plus de raids ponctuels et spectaculaires contre des institutions, des écoles ou l'armées. Désormais, ils cherchent à contrôler des territoires entiers.
Les responsables de l'armée nigériane qui communiquent très peu sur la situation, n'ont pas réagi officiellement ce jeudi. La prise de Gwoza par Boko Haram, début août, a provoqué la fuite d'au moins 11 500 personnes selon l'Agence nationale de premier secours. Ils vivent désormais dans des camps de déplacés, selon cette même source.
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