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Il est partout, Okwui Enwezor. A la Biennale de Kochi, en Inde du Sud, le 18?décembre dernier. Quelques mois plus tôt, à celle de Gwangju, en Corée. Mais c'est finalement à Munich que le commissaire de la prochaine Biennale d'art contemporain de Venise nous donne rendez-vous, à la Haus der Kunst, qu'il dirige depuis 2011. Un lieu austère et glacial?: l'architecture martiale avait été conçue par Hitler pour abriter "?l'art vrai et éternel du peuple allemand?". Aujourd'hui, c'est l'un des musées européens les plus réputés. Mais le détail historique ne manque pas de sel quand on sait que l'actuel maître des lieux a la double nationalité nigériane et américaine. Si le bâtiment intimide, Enwezor, lui, hypnotise?: voix chaude qui soupèse et déguste chaque mot, regard grave de vieux sage - il a à peine 52 ans. Son ami, le commissaire d'exposition Francesco Bonami, avait prévenu?: "?Okwui, c'est le serpent du Livre de la jungle. Il a la rhétorique et le sourire qui vous piègent. Une fois que vous l'aurez quitté, vous ne vous souviendrez plus de quoi il a parlé, mais le charme agira encore.?" C'est peu dire que ce dandy - costume griffé, boutons de manchette, chaussures cirées - tranche dans cet écrin solennel où les pas des visiteurs résonnent comme dans un hall de gare. Il ne s'en cache pas?: Munich, ce n'est pas son ethos. Pour cet Afropolitain habitué aux géographies métissées, cette ville cossue est trop monoculturelle. On le devine, il n'y fera pas de vieux os. Mais il aura tenté d'y secouer le cocotier. En trois ans, il a exposé autant d'ar...
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