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Politique, # |
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L'exposition performance Exhibit B du Sud-Africain Brett Bailey, à retrouver au 104 du 7 au 14 décembre, dénonce le racisme en montrant un "zoo humain". Mais jugé "humiliant" par certains, il fait aussi polémique à Paris. Nous en discutons aujourd'hui dans la Grande table avec Pascal Blanchard, historien spécialiste de l’Empire colonial français et Louis-Georges Tin, militant français impliqué dans la lutte contre l'homophobie et le racisme, qui est actuellement le président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).
Louis-Georges Tin : L'installation de Brett Bailey n'a évidemment aucune intention raciste, mais ses effets sont essentialisants. Cela donne l'impression que de tout temps, le peuple Noir a été spectateur de son Histoire. Cela renforce le stéréotype du noir impuissant.
Pascal Blanchard : Cette performance montre ce que justement l'humanité n'arrive pas à regarder en face. Il y a dix ans les gens n'arrivaient même pas à imaginer ce que pouvait être un "zoo humain". La preuve que ce spectacle est efficace c'est que nous n'en sortons pas indemnes.
Pascal Blanchard : Quand Django Unchained est sorti, des Afro-Américains ont réclamé l'interdiction du film car Tarantino, le réalisateur, était blanc. On racialise donc le débat, et c'est là qu'est le réel problème.
Louis-Georges Tin : Lorsqu'un noir parle de racisme il est communautaire, tandis que quand c'est un blanc c'est un militant. A titre purement indicatif, il y a douze musées du sabot en France et pas un seul sur l'esclavage. Pourtant un musée a une fonction de réparation vis à vis de l'Histoire.
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