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Le chef du gouvernement est monté au créneau au lendemain d'une manifestation à l'appel d'associations d'étudiants africains au centre de Tunis. La centaine de participants s'est mobilisée pour dénoncer de " multiples cas d'agressions ", dont celle subie samedi dans la capitale par trois Congolais. " Deux ont eu la gorge tranchée et le troisième a été poignardé. [...] Nous réclamons justice ", a déclaré à l'AFP Rachid Ahmad Souleimane, président de l'Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (Aesat). L'agresseur a été interpellé et devait être présenté lundi à la justice, a indiqué son père sur la radio Mosaïque FM. Celui-ci a affirmé que son fils souffrait de " troubles psychologiques ". Pour l'heure, les autorités parlent d'un " acte criminel ", sans écarter toutefois un mobile raciste. Les ministres de la Santé et des Droits de l'homme ont rendu visite aux victimes hospitalisées.
Pour Chahed, il est nécessaire de changer les mentalités et de légiférerLà-dessus, le Premier ministre Youssef Chahed a réagi en déclarant : " Il est de notre devoir d'entamer la discussion [...] sur ces sujets tabous ", car " la discrimination raciale constitue une atteinte aux droits de l'homme ". Et d'indiquer vouloir faire du 26 décembre un " rendez-vous annuel ", une " journée nationale contre la discrimination raciale ". Dans la foulée, il a indiqué qu'il souhaitait que soit examinée à l'Assemblée une loi criminalisant la discrimination. " L'initiative législative présentée il y a presque deux ans au Parlement est une étape vers la poursuite des auteurs de ces crimes ", a-t-il indiqué, avant de poursuivre : " Je demande à ce que les députés en débattent en urgence. Il faut aussi lancer des campagnes de sensibilisation. " Le ministre chargé des droits de l'homme, Medhi Ben Gharbia, a également appelé à " briser le silence ". " Un grand travail nous attend afin de changer les mentalités ", a-t-il jugé. Les ONG et la société civile montent au créneauDes propos dans la même veine que ceux de huit organisations non-gouvernementales tunisiennes qui ont, pour leur part, dénoncé lundi " une agression raciste sauvage " et appelé à leur tour les députés à adopter rapidement le projet de loi contre le racisme. En juin, des organisations de la société civile avaient présenté leur propre proposition de loi criminalisant toute forme de discrimination, et obtenu le soutien de députés de la majorité, dans le cadre notamment de la lutte antiraciste. Selon des juristes, la Tunisie ne compte à ce jour aucune loi spécifique à la lutte contre les discriminations, une seule, dédiée à la liberté de la presse, en faisant mention. Côté chiffre, selon le quotidien La Presse, la Tunisie compte actuellement quelque 6 000 étudiants venus de pays d'Afrique subsaharienne, soit moitié moins qu'avant la révolution de 2011.
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