"Il s'agit d'un sujet de société et non d'une question politique", a affirmé Mark Rutte.

Le comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale a affirmé vendredi dans un rapport que le personnage était "parfois dépeint d'une manière qui reflète des stéréotypes négatifs" et est vécu comme "un vestige de l'esclavage" par de nombreuses personnes.

"Zwarte Piet" ("Pierre Noir") , traditionnellement affublé d'un costume médiéval clinquant, coiffé d'une perruque afro, et le visage peint en noir avec des lèvres rouges vif, accompagne Saint-Nicolas dans la distribution de cadeaux.

"Considérant que même des traditions culturelles profondément enracinées ne justifient pas des pratiques discriminatoires et des stéréotypes, le comité recommande que l'État promeuve de manière active l'élimination de ces caractéristiques qui reflètent des stéréotypes négatifs", ont ajouté les experts.

Mais pour le gouvernement néerlandais, les traditions populaires ne sont pas de son ressort: "quelles chansons vous entonnez pour Saint-Nicolas, comment vous fêtez Noël ou Pâques... ce n'est quand même pas l'objet de la politique", a assuré M. Rutte.

Après un débat particulièrement houleux, l'édition 2014 avait vu le début du changement pour "Zwarte Piet". Il avait ainsi été notamment accompagné pour la première fois de "Pierre fromage", au visage peint en jaune, et de "Pierre gaufrette au caramel", une sucrerie traditionnelle, au visage quadrillé de brun clair.

Nombreux sont ceux aux Pays-Bas qui refusent de voir une tradition censée représenter leur pays être modifiée sous l'influence d'une "minorité" de personnes se sentant victimes de discriminations.

Le débat sur le caractère raciste présumé du personnage de "Zwarte Piet" occupe chaque année les Pays-Bas à l'approche de la fête.