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Société, # |
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C'est un bon jour pour Christiane Taubira. Josiane Balasko, Jane Birkin et une vingtaine d'autres personnalités ont remis, ce jeudi 21 novembre, à la ministre de la Justice une pétition de soutien qui a recueilli plus de 100.000 signatures, après les attaques racistes dont elle a été la cible ces dernières semaines. Tu réclamais ces belles voix. Aujourd'hui, elles se sont exprimées", a lancé l'initiateur de la pétition, l'adjoint au maire écologiste de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Steevy Gustave, à l'adresse de Christiane Taubira. "On est des pompiers qui allons éteindre la flamme de la haine".
Pour la garde des Sceaux, l'initiative de la pétition a eu un effet d'"entraînement", et "ces belles et hautes voix en ont entraîné d'autres". La parole s'est libéréeAprès une série d'attaques racistes dont elle a été victime, Christiane Taubira a systématiquement refusé de porter plainte. "Elle était formidable de retenue. Elle était classieuse", a jugé Jane Birkin.
Pour l'actrice, si les réactions ont tardé, notamment au sein du monde politique, c'est "parce qu'ils craignaient de faire de la pub au FN". "J'essaye de leur trouver des excuses", a-t-elle glissé dans un sourire. "C'est quelqu'un qui a été attaquée sans que l'on prenne sa défense. Donc, c'est normal qu'on soit là", a déclaré pour sa part Josiane Balasko.
"Je ne pense pas que toute la France soit raciste. Je pense qu'il suffit d'une tête de hareng pour pourrir tout le tonneau", a estimé l'actrice. Comparant le climat actuel à celui que connaissait la France au moment de la Marche pour l'égalité, il y a 30 ans, Josiane Balasko a estimé qu'en 1983, la parole raciste "était moins dite, moins formulée". "Avant, ça pouvait être une réaction épidermique. Aujourd'hui, ça devient une parole politique", a-t-elle ajouté. Taubira, "femme de l'année" en une de "Elle"
Christiane Taubira s'affiche souriante en une du magazine féministe dans lequel elle accorde une interview. Une manchette qui réchauffe le coeur, plus d'une semaine après la couverture raciste ouvertement de "Minute". Elle revient longuement sur les attaques racistes dont elle a été la cible ces dernières semaines : J'assume parfaitement que les idées que je défends, l'éthique qui inspire mes engagements, clivent et créent des désaccords. Mais je n'ai pas l'intention de me raboter, qu'on se le dise [...] La haine ne pénètre pas."Selon Valérie Toranian, la directrice de la rédaction, cette distinction est justifiée par "le courage d'une femme qui jamais ne baisse les bras". Série d'attaques racistesDepuis plusieurs mois, la ministre de la Justice est la cible privilégiée de l'extrême droite. Mi-novembre, la une du magazine "Minute", ayant pour titre "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", avait provoqué un torrent d'indignations à gauche comme à droite. Le 25 octobre, à l'occasion d'un déplacement à Angers, une jeune adolescente opposante au mariage homosexuel l'avait appelée "guenon". Le 17 octobre, une candidate Front National aux élections municipales dans les Ardennes (suspendue depuis) avait comparé Christian Taubira à un singe dans un reportage de l'émission "Envoyé spécial", diffusée sur France 2. G.S. avec AFP
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