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Ce film sur la jeunesse bruxelloise ne sortira pas en France par peur des "émeutes"

  Culture & Loisirs, #

CINÉMA - Le contexte de sortie d'un film peut parfois grandement influer sur la perception que l'on y porte. Dans le cas de , réalisé par Adil El Arbi et Billal Fallah, plusieurs éléments nous renvoient directement à l'actualité internationale de ces derniers mois. Et les distributeurs ont décidé "dans le contexte actuel" de ne pas sortir ce long-métrage belge en France.

 

Alors que les attentats de Paris et l'afflux de migrants alimentent les craintes des populations européennes, il était évident que ce film allait faire polémique. Une fiction qui montre des jeunes issus de l'immigration se faire la guerre à Molenbeek pouvait même faire office de prémonition pour les plus alarmistes.

Cela n'a pas manqué puisque Black ne sortira pas dans les salles Françaises a-t-on appris ce jeudi 18 février. En raison de sa classification "Interdit aux moins de 16 ans" et des réticences des exploitants de cinéma à le programmer dans le contexte actuel, le film ne sera visible qu'en e-cinéma, avec une date de sortie qui reste encore à déterminer.

Joints par Le HuffPost, les responsables de Paname Distribution nous ont apporté quelques explications sur cette interdiction. Selon eux, les cinémas sont avant tout rebutés par l'interdiction aux moins de 16 ans qui "apporte une clientèle qui se comporte mal dans les salles", prenant l'exemple des incidents ayant émaillés la sortie du film en Belgique.

Les Roméo et Juliette de Molenbeek

L'autre argument pour justifier l'interdiction est l'image renvoyée par ce film. Bien que le distributeur reconnaisse le "regard moral" porté sur la violence dans cette oeuvre, ils insistent sur la peur des cinémas qui voient en Black "le genre de film qui créé des émeutes" à cause de l'image qu'il renvoie et du "climat d'insécurité" actuel.

 

Pourtant, le film ne traite ni des dérives de l'Islam, ni de la place des immigrés dans les sociétés occidentales. Le HuffPost a vu Black et cette fresque de la jeunesse bruxelloise est violente certes, mais avant tout centrée sur l'amour.

On y rencontre deux adolescents, Marouane (Aboubakr Bensaihï) et Mavela (Martha Canga Antonio), déchirés entre leur devoir de loyauté envers leur clan et leur attirance mutuelle.

C'est dans un commissariat que Marouane, menottes aux poignets, rencontre Mavela. Tout de suite le courant passe entre les deux adolescents, qui décident de se revoir malgré le danger. La jeune fille vient de rejoindre le gang des Black Bronx rival du gang des 1080 dont son nouveau compagnon est un des leaders.

 

À l'image de Roméo et Juliette West Side Story (deux références assumées des réalisateurs), Black conte l'histoire d'un amour rendu impossible par les rivalités qui opposent familles et clans. Cependant, là ou Roméo et Juliette nous séduit par son lyrisme et West Side Story nous emporte dans sa partition endiablée, Black se caractérise par une brutalité et un réalisme glaçants.

Dans ce sombre dessin, les deux héros semblent prisonniers de leur mode de vie. Membres de gangs, ils sont chaque jour confrontés à l'autodestruction de leurs amis qui passent leur temps à fumer, boire et commettre des délits. L'amour qui les unit est le seul élément qui semble capable de les tenir éloignés de ce funeste mode de vie, alors même que la violence grandit entre leurs gangs respectifs.

Afin d'échapper au chaos qui les entoure, ils n'ont qu'une solution: fuir. On suit donc le jeune couple dans son périple amoureux à travers la ville de Bruxelles. Ensemble ils arpentent les rues, les fast-food, les stations de métro et même une église abandonnée où ils peuvent enfin se retrouver en paix. Ce décor, loin de les éloigner de leurs soucis, montre à quel point ces jeunes sont pris au piège même quand ils tentent de s'échapper.

 

Black nous offre aussi une fresque de la jeunesse Bruxelloise. Une jeunesse différente des anciennes générations belges. De Molenbeek à Matonge, elle parle arabe, français ou lingala. Mais jamais le flamand, qui est pour eux symbole extrême de la ringardise des vieilles générations.

Malgré les craintes des cinémas et du distributeur, Black est empreint de morale. Les réalisateurs montrent que la violence subie par un individu rejaillit irrémédiablement sur autrui. Le personnage de Mavela en est l'exemple. Jeune fille calme et réfléchie dans la première partie du film, elle se transforme radicalement une fois que son gang lui a infligé des "sanctions".

Black est un film qui dépeint la violence des gangs pour mieux la dénoncer. Le propos est très différent d'un Made in France qui s'intéressait aux jeunes jihadistes et n'est pas sorti en salles non plus. Mais, malgré des scènes d'une cruauté extrême, ce long métrage belge fait partie des œuvres qui méritent d'être vues, au moins par un public averti.



Source : Le Huffington Post


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