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Diaspora : Cécile Barry, entrepreneuse et business-coacheuse

  Société, #, #TDI

 

Présidente du groupe Ajice, de l'association Action'elles et de Worldmas International, Cécile Barry est une femme d'affaires qui n'arrête jamais tant elle cumule les casquettes. Entrepreneuse dans l'âme, elle n'hésite pas à dire à qui veut l'entendre, notamment aux femmes, d'"oser l'entrepreneuriat". Voyons-la à l'oeuvre. En ce jour du mois d'octobre, à Paris, au palais des congrès, c'est le Salon de l'entreprise. Devant une assemblée majoritairement féminine, Cécile Barry conduit les débats avec entrain. "Les femmes demandent en moyenne 4 000 € de crédit. Qu'est-ce que vous voulez faire avec cela ? Il faut avoir de l'ambition dès le départ... et une vision !" dit-elle.

Un vrai tempérament

À l'entendre, et à la voir, bousculer avec aisance et fougue son auditoire, on a peine à imaginer que petite, Cécile était timide. "Dans mon coin et réservée", dit-elle. Née il y a une quarantaine d'années à Paris, Cécile a passé sa petite enfance en Guinée, près de sa grand-mère. Celle-ci va jouer un rôle essentiel dans la construction de sa personnalité. "C'était une femme...", elle s'interrompt, indiquant que cette dernière est décédée en août dernier, "une femme forte !". "On était quand même sous Sékou Touré. Mon grand-père béninois était un des premiers entrepreneurs en Guinée. Il avait un cabinet d'architecte et construisait des maisons. Quand ils se sont séparés, ma grand-mère est restée en Guinée car elle était très attachée à Conakry, mais en attendant, elle a été sur les chantiers avec lui, ils ont monté ensemble des pâtisseries... Il a eu une véritable influence sur elle mais sans elle, il n'aurait pas pu tout gérer", explique-t-elle. "Je lui racontais tout, elle me donnait des conseils. Elle était de cette lignée de femmes indépendantes, fortes, courageuses...", poursuit Cécile qui a connu d'autres femmes fortes dans sa famille... à commencer par sa mère, infirmière qu'elle a rejointe à Paris alors qu'elle avait 7 ans, la situation s'étant dégradée à Conakry. Le papa n'est pas absent car, dit Cécile, "il m'a apporté ce côté réfléchi qui contrebalance ma nature fonceuse".

Un profil pluridisciplinaire

Même si elle mène des études classiques "sans plus", petite déjà, Cécile sait qu'elle ne passera pas sa vie derrière un bureau. "Je voulais d'abord voyager. On avait beaucoup d'hôtesses de l'air dans la famille. Et un jour, je me souviens, on était devant la télé. C'était le grand renouveau des publicités pour les dessous pour hommes, et j'ai dit à mon père : "Je veux être PDG pour les caleçons pour hommes." Celui-ci, avec son flegme habituel, m'a répondu : "C'est bien ma fille mais c'est un peu limité..." Entrepreneuse née, Cécile ne perdra pas de temps. Son bac en poche, elle se lance tout de suite. "J'ai tout de suite travaillé. Dans une banque d'abord, en tant qu'assistante. J'adorais le tourisme et l'hôtellerie ; je rêvais de diriger un hôtel, alors j'ai repris des cours d'hôtellerie tout en travaillant. Mais, à la naissance de ma première fille alors que j'avais 23 ans. Pour une mère isolée, l'hôtellerie ne payait pas assez. Je suis donc retournée à la banque, au Crédit Agricole où j'ai rencontré mon mari. Puis, j'ai eu mon deuxième enfant, une fille également", dit-elle. La voilà qui intègre un réseau, ERA immobilier, une franchise américaine qui vient de s'implanter en France. Elle saisit l'opportunité et développe sa polyvalence.

L'expérience de la com' est passionnante...

"Quand j'arrive, ils ont 13 agences, à mon départ, ils en avaient 300. Ça a été l'une de mes meilleures écoles. J'ai évolué à tous les départements : assistante, formation, évènementiel... Parallèlement j'ai repris, en cours du soir et le week-end, des études au CNAM (Conservatoire national des Arts et Métiers) afin, en deux ans, d'obtenir une maîtrise en marketing-vente. Mon dernier poste occupé chez ERA fut celui de directrice de communication et coordonnatrice du réseau. J'étais en charge des événements de la société quand lors du congrès annuel du groupe Tunis, pour 600 personnes, je me suis dit : "Monte ta boîte, sinon après, il sera trop tard."

... mais l'appel de l'entrepreneuriat se fait pressant

En toute logique donc, la voilà qui part de chez ERA et souhaite monter une agence événementielle. "Mais quand j'arrive sur le marché, en 2001, on est juste après les attentats du 11 septembre, ce n'était pas le bon moment..." Cela étant, Cécile voyage. Les États-Unis, l'Europe, l'Asie... À son retour, elle crée en 2003 une agence de communication, Worldmas International : "Mon premier client était dans la mode et je me suis aperçue que de ne leur fournir que la communication, c'était vraiment trop restreint car ils avaient des besoins en communication, bien sûr, mais aussi en production et au niveau du commercial. Je me suis alors dit autant tout leur proposer afin qu'ils n'aient qu'une seule agence qui puisse les aider", poursuit-elle. "J'ai ainsi eu à gérer une trentaine de créateurs, j'ai adoré et c'était assez novateur à l'époque de tout combiner. Mais 2006-2007, la crise pointait son nez, 6 000 boutiques de mode multimarques fermaient tous les ans en France et cela rendait très difficile la partie commerciale", ajoute-t-elle.

Mieux qu'une entrepreneuse classique, une coach

Cécile Barry et les entrepreneuses d'Action'elles lors des 20 ans du réseau en juin 2014. © DR

"Pour contrer tout cela, j'ai repositionné ma structure et je suis sortie du milieu de la mode pour devenir une agence de conseil et de business development opérant en Europe et en Afrique". Entre-temps, en 2004, Cécile entre chez Action'Elles, un réseau de femmes entrepreneurs. En 2008, elle en prend la vice-présidence puis la présidence, qu'elle conserve encore aujourd'hui. C'est là que se fait le déclic : "Ce que tu sais faire, c'est accompagner les entrepreneurs de A à Z", se dit-elle. Alors, elle passe la certification de coaching et se spécialise dans le business coaching. En d'autres termes, elle accompagne les chefs d'entreprise et les managers dans la pérennisation de leur structure en ciblant et en corrigeant leurs lacunes. "Il y a souvent des problèmes de gestion, de management, au départ", dit-elle. On est en 2014. La communication la rattrape encore une fois et elle crée avec une associée, le Groupe Ajicé, agence de développement de notoriété. Cette agence, en plus d'offrir tous les services de communication (relations presse, graphisme, créations de sites internet...), a son propre club de personnalités issues du monde du show-biz, de l'économie et de la politique. Elle les met à disposition des marques pour accroître leur notoriété. En 2015, elle réunit des experts afin de voir comment dynamiser l'entrepreneuriat en Afrique et ils décident de tous créer une association sur ce sujet. Les projets 2016 de Cécile ? Elle sort à peine d'une formation sur la reprise d'entreprise car elle est à la recherche d'une autre structure à acheter afin de faire de la croissance externe avec celles qu'elle possède déjà.

 

Faire sienne la croissance africaine

Ainsi, tant sur le plan professionnel qu'associatif, Cécile Barry, accompagne l'entrepreneuriat... tant en France qu'en Afrique où la question est au cœur de toutes les priorités. "Tous les titres des journaux européens parlent de la croissance africaine et de ce continent en pleine effervescence. Un des vecteurs clés d'une croissance est la situation entrepreneuriale d'un pays. Le taux d'entrepreneurs augmente-t-il ? L'économie informelle véritable fléau, régresse-t-elle ? Les gouvernements ont-ils vraiment mis en place les lois inhérentes à la création d'entreprise ?" interroge-t-elle. Et de poursuivre : "Nous assistons à un développement de couveuses, d'incubateurs et de projets entrepreneuriaux sans précédent par exemple en Afrique de l'Ouest, notamment en Côte d'Ivoire et au Togo. C'est une note positive mais nous savons tous que les trois défis à relever pour le continent noir sont l'agriculture, les femmes et les jeunes, et au niveau entrepreneurial tout reste encore à faire. En résumé, avant de parler de croissance africaine et de boom entrepreneurial, il faudrait déjà que nous, Africains, puissions la ressentir dans nos pays respectifs".

Faire confiance aux femmes et à leur détermination

La cible qu'elle s'est choisie ? Les femmes qu'elle invite, avec force et poigne, à "oser l'entrepreneuriat". "Au départ, elles hésitent, se posent beaucoup de questions : est-ce que je vais y arriver ; est-ce que je vais pouvoir concilier vie professionnelle et familiale... Mais une fois lancées, au contraire, elles sont très fortes. La nouvelle génération, les filles de la génération Y, osent davantage, parce qu'elles savent qu'elles n'auront pas un emploi à vie comme leurs aînées. Elles n'hésitent donc pas à tenter la start-up, à emprunter, à s'entourer...", explique-t-elle. Rompre l'isolement de l'entrepreneur, c'est précisément ce que Cécile recommande. Un message qu'elle ne cesse de passer comme lors du dernier forum Action'elles en novembre dernier à Paris, sur le thème : "Découvrez des nouveaux secteurs d'activité à investir dans l'artisanat et l'industrie." Et toujours le même slogan pour Cécile : "Femmes Osez TOUT entreprendre !". Un vrai programme.



Source : afrique.lepoint.fr


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