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Diaspora - Nabou Touré : la "repat" qui irradie l'audiovisuel malien

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À 30 ans, Nabou Touré a un parcours professionnel exemplaire. Originaire de Bonneuil-sur-Marne, en région parisienne, cette journaliste franco-malienne vit à Bamako depuis l'âge de 22 ans. Aujourd'hui, son poste de directrice de l'information du Groupe Liberté - qui comprend Radio Liberté et Liberté Télévision, entre autres - vient enrichir son parcours. Pour cette "repat", qui a fait du pays d'origine de ses parents son pays de résidence, tout n'a pas été simple, mais à force d'abnégation et de sérieux, elle a réussi à devenir une figure de tout premier plan de l'univers audiovisuel malien.

Avant le grand saut, l'annonce aux proches

Pour Nabou Touré, comme pour toute personne qui s'expatrie, il y a l'épreuve de la séparation d'avec les proches due à l'éloignement. "Oh, voilà une décision que j'ai dû expliquer à maintes reprises !" indique Nabou Touré. "Autant le dire tout de suite, cela a été mal compris. J'ai même un oncle, paix à son âme, qui , lorsqu'il a appris ma décision, m'a appelé sur le champ en me disant que tout le monde se cherchait ici. Il se demandait ce que j'avais bien pu voir au Mali qui vaille la peine que je laisse ma vie en France", poursuit-elle. C'est que Nabou a vraiment fait le grand saut. "Toute ma vie est ici. J'ai un mari formidable et des enfants exceptionnels." Avec l'ère numérique, le contact avec ses proches qui ne vivent pas au Mali est régulier. Pour elle, le Mali est désormais une évidence, car elle est "convaincue jour après jour" qu'elle a fait "le bon choix".

Pourquoi mettre le cap sur Bamako

"La raison qui m'a poussée à m'établir ici : épauler mon père", déclare Nabou Touré. Son père ? Almamy Samory Touré, un homme incontournable dans le milieu des médias au Mali puisqu'il a créé "entre 1991 et aujourd'hui dix radios sur l'ensemble du territoire". C'est cela conjugué avec l'attrait du changement d'environnement qui ont eu raison de la jeune femme. "En ce qui me concerne, il semblait clair que la vie en France et les perspectives qu'elle m'offrait me correspondaient de moins en moins chaque jour", dit-elle. Avant de franchir le cap, "je lui [son père, NDLR] ai demandé de me laisser un mois et demi, le temps de dire au revoir à mes proches et à la vie que j'avais toujours connue". À l'époque de son installation à Bamako, Nabou avait presque 22 ans, aujourd'hui, à 30 ans, la journaliste est très fière d'avoir été au côté de son père quand ce dernier travaillait sur "son projet de longue date, une chaîne de télévision qui a finalement vu le jour le 31 décembre 2013". Désormais, Nabou est l'un des visages phares de Liberté Télévision. Mais avant cela, c'est sur la chaîne panafricaine, Africable, que les téléspectateurs maliens et de la sous-région ont pu apprécier ses compétences et sa télégénie.

L'étape Africable : cruciale

Son parcours journalistique au sein d'Africable - dont le siège est à Bamako - commence en 2007 quand la journaliste rencontre le PDG de la chaîne, Ismaïla Sidibé. "Je travaillais en tant que journaliste à la Radio Liberté et j'étais allée accompagner à deux reprises une amie qui présentait une émission là-bas à l'époque. Je lui donnais quelques conseils, car j'avais fait du théâtre. C'est ainsi que j'ai croisé le PDG. Il est entré dans le studio et quand il a demandé qui j'étais, je me suis présentée à lui et il a simplement dit : Elle serait bien dans Actu, le journal d'alors", détaille Nabou. Au fil du temps, les tâches se sont multipliées pour la jeune professionnelle. "C'est quelques mois plus tard alors que je m'y rendais de temps en temps pour faire des voix off pour des spots et des bandes-annonces que j'ai intégré Africable pour présenter la rétrospective de l'actualité hebdomadaire, 7 Afrik, puis j'ai travaillé sur Agora J, Actu + et enfin le journal quotidien du soir, puis du midi quand j'ai eu ma fille." Ses premières années au sein de l'entreprise n'ont pas été de tout repos. "Ce ne fut pas un long fleuve tranquille, très loin de là. J'ai travaillé jusque tard dans la nuit, surtout les premières années. Certains collaborateurs ne m'ont pas fait de cadeaux", dit-elle. Mais heureusement, au sein de la rédaction, Nabou Touré a pu trouver des soutiens de taille. "Ainsi d'Assa Diallo Maiga qui est devenue ma belle-sœur. Elle gérait la rédaction et m'a beaucoup appris, tout comme le regretté Djibril Wade qui a été un exemple d'abnégation et de sagesse. Il disait qu'il faut toujours bien travailler tant pour ceux qui t'apprécient et qui te diront toujours : c'est bien, comme pour tes détracteurs qui diront toujours c'est pas bien." Il y a eu également Abdoulaye Barry, un soutien constant, et Pamela Badjogo, "qui m'a beaucoup soutenue avec son sens de l'humour".

La nécessité de faire ses preuves

Être la fille d'Almamy Samory Touré, un facteur déterminant pour inciter Nabou Touré à entrer dans le monde des médias ? "Peut-être, je ne sais pas", répond Nabou. "En tout cas, la vie n'a pas été facile tous les jours et je pense pouvoir parler au nom de tous les fils et filles de, en disant que ce n'est pas le nom qui travaille, mais la personne. Il faut savoir que mon père est un self-made-man. Il aime donc que chacun soit à 200 % pour accomplir une tâche, il n'y a pas de place au laisser-aller." Une raison de persévérer dans le sérieux au travail. "En réalité, la majorité des personnes avec qui j'ai collaboré ne savaient pas, au départ, que j'étais la fille d'Almamy Samory Touré, PDG de Radio Liberté et cela ne les a pas empêchés d'apprécier mon travail à sa juste valeur", fait-elle remarquer.

Dans la quête de perfection, compléter sa formation

Après avoir eu son diplôme de journalisme et quelques années d'expérience, "je me suis décidée à m'orienter vers un master en sciences politiques et bizarrement tout le monde ici me demandait pourquoi je voulais faire de la politique". Encore une fois, la journaliste a dû expliciter ses motivations afin de se faire comprendre. "J'ai expliqué plus d'une fois que ce n'était pas ce que je cherchais à faire, mais qu'un journaliste se devait de comprendre la politique tout simplement, car c'est ce qui l'entoure." Retourner sur les bancs de l'école n'a donc pas effrayé Nabou Touré qui a fini par obtenir son master en sciences politiques.

Au sein du Groupe Liberté, une professionnelle dans le partage d'expérience

Aujourd'hui, l'ancienne vedette du JT d'Africable préfère travailler en coulisses afin "de privilégier mes collaborateurs, à qui je souhaite donner l'occasion de mettre en pratique ce qu'ils ont appris", même si parfois, la directrice de l'information se retrouve devant la caméra pour la présentation du journal. Mais qui dit échelon supérieur dit responsabilités plus grandes. "Je gère la rédaction, les reportages, les magazines ainsi que les publi-reportages que nous initions", affirme le bras droit d'Almamy Samory Touré. À cela, s'ajoute une fonction pédagogique que madame Touré octroie à ses journalistes, car elle "corrige les papiers des journalistes et les éléments montés, [je] fais aussi de la formation auprès des journalistes pour l'écriture, la diction et l'intonation (quand ils posent la voix de leurs reportages, NDLR)". Sans oublier qu'elle "en forme certains à la présentation du journal si leur potentiel s'y prête et supervise aussi les monteurs et les cameramans". Autant d'initiatives qui illustrent la plénitude professionnelle et personnelle de cette "repat" que le Mali a pris à la France.



Source : afrique.lepoint.fr


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