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Goncourt des lycéens 2016 : le gagnant, Gaël Faye, est avant tout rappeur

  Culture & Loisirs, #, #TDI

" Petit pays ", son premier livre, a déjà été acheté dans une quin­zaine de pays. Après le prix Fnac en septembre, aujourd'hui jeudi 17 novembre, Gaël Faye vient de rempor­ter le Goncourt des lycéens. Pas vrai­ment une surprise, tant l'écri­vain connaît un grand succès. Mais avant d'être un auteur récom­pensé, le jeune artiste reste avant tout un musi­cien hors pair.

C'est l'his­toire d'un jeune homme déli­cat qui a connu, dès l'en­fance, le para­dis, puis l'en­fer. Petit, il a grif­fonné ses premiers textes " sous les obus et les balles traçantes ", à la veille d'un exil brutal. Bien des années plus tard, un master de finance en poche, il renonce, au bout de deux ans, aux mirages de la City de Londres, et décide d'as­su­mer sa passion pour le rap, née à l'ado­les­cence, dans les Yvelines. Et le voici aujourd'­hui, lauréat du prix du roman Fnac pour Petit pays (éd. Gras­set), une plon­gée dans le quoti­dien paisible d'un petit garçon issu d'une famille bour­geoise avant que la guerre civile entre Tutsis et Hutus n'em­porte tout. Gaël Faye, trente-quatre ans, est certai­ne­ment l'une des plus belles décou­vertes de cette rentrée litté­raire. Même si lui, tendre modeste, n'y croit toujours pas.

Tout a commencé le jour où Cathe­rine Nabo­kov, une éditrice indé­pen­dante, a entendu ses chan­sons, parce que son fils, fan de rap, les écou­tait. Gaël commençait à se faire un nom dans le milieu musi­cal grâce au succès de son album Pili pili sur un crois­sant au beurre, dans lequel il slamait, sur un groove métissé, sa jeunesse en exil. " Cathe­rine m'a écrit, convain­cue que je pouvais écrire d'autres formes de textes, raconte-t-il. Ça m'a conforté car j'en avais l'en­vie mais je manquais de confiance en moi. Elle me l'a appor­tée, comme un ami qui m'au­rait dit : vas-y, tu peux y arri­ver, je crois en toi. On a commencé par une corres­pon­dance. Je lui ai envoyé des textes, des idées, des poèmes, des nouvelles, puis un début de roman. J'avais écrit une tren­taine de pages quand elle m'a présenté Juliette Joste, de Gras­set, qui a décidé de me signer. Je n'avais plus d'ex­cuses, toutes les condi­tions néces­saires et privi­lé­giées étaient réunies. J'ai donc travaillé d'ar­rache-pied pendant trois mois sur cette histoire, et j'ai remis mon manus­crit. "

Cette histoire, c'est un peu la sienne. Né au Burundi d'un père français et d'une mère rwan­daise, il vit une enfance heureuse à Bujum­bura avec sa jeune sœur Ana. Jusqu'à l'âge de treize ans, où le géno­cide rwan­dais change la donne : Faye et les siens fuient le conti­nent afri­cain et débarquent en banlieue pari­sienne en 1995. Arri­vée brutale. Le garçon trouve alors dans le hip-hop un refuge salva­teur. Quelques années plus tard, sa plume est remarquée sur la scène slam. " Mais la chan­son a ses limites, explique-t-il. Je voulais enta­mer un voyage plus long. "Lors de la remise de son prix au Forum Fnac Livres, Gaël arri­vait tout juste du Rwanda, où il réside depuis un an avec sa femme et ses deux filles de trois et six ans. Peut-être parce qu'ou­blier est l'une des angoisses de Gaël Faye. La mère de ses enfants est elle aussi métisse, son père français et sa mère rwan­daise sont connus pour traquer les présu­més auteurs du géno­cide rwan­dais cachés en France. Trois hommes se trouvent aujourd'­hui derrière les barreaux. "Mes beaux-parents sont admi­rables, ils sacri­fient leur vie pour ce combat. Ce sont des héros anonymes", conclut-il. Que l'on retrou­vera peut-être dans l'un de ses prochains romans...



Source : Gala.fr


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janine
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