Elle a à peine 38 ans et a été choisie ce jeudi matin pour présider Business France, la principale structure française d'aide au développement des entreprises tricolores à l'étranger. Aussi discrète vis à vis des médias que "bucheuse", selon une de ses collègues députée, Seybah Dagoma est un pur produit de la méritocratie républicaine.
Née à Nantes en juin 1978, cette fille d'immigrés tchadiens a grandi dans un HLM de Sarcelles. Des études brillantes l'amèneront quelques années plus tard à intégrer un cabinet d'avocats d'affaires. Elle suit parallèlement une trajectoire politique. D'abord ajointe au maire de Paris, elle sera élue en 2012 députée PS de la 5è circonscription de la capitale.
Au Palais Bourbon, elle est la seule parlementaire issue de l'immigration sub-saharienne. On lui prête un avenir ministériel mais la jeune élue fait savoir qu'elle préfère s'investir dans son nouveau mandat. Vice-présidente du groupe PS, elle est aujourd'hui rapporteur du Commerce Extérieur à l'Assemblée. Appréciée à gauche comme à droite, elle signe plusieurs rapports sur des sujets aussi importants qu'ardus : TAFTA (traité transatlantique), juste échange, instruments de réciprocité, mécanismes de règlements, etc.
La présidence de Business France représente un nouveau défi pour cette battante. Car cette structure, issue de la fusion d'Ubi France et de l'Afii (Agence française pour les investissements internationaux), est le bras armé de la France pour aider ses entreprises présentes sur les marchés étrangers. Présent dans quelque 70 pays dans le monde, Business France dispose d'un budget de plus de 100 millions d'euros et d'équipes d'experts aidant les sociétés françaises à prendre pied et à se développer sur les marchés étrangers.
En particulier en Afrique, continent en pleine essor où la France a perdu du terrain sur le plan économique ces dernières années. A cet égard, l'arrivée de Seybah Dagoma à la tête de Business France est un signal fort.