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Les visages de la croissance en Afrique de l'Est

  Business, #, #TDI

Derrière les taux de croissance prometteurs, il se dessine une nouvelle classe d'entrepreneurs africains. L'Afrique de l'Est n'en manque pas, de l'Ouganda à la Tanzanie en passant par le Kenya. Leurs points communs ? Ils ont misé, jeunes, sur le développement de leur pays et sont aujourd'hui millionnaires.

Mohammed Dewji (Tanzanie), Dewji Enterprises

Mohammed Dewji, 39 ans, l'une des figures de proue de la nouvelle génération d'entrepreneurs africains. Crédits : via compte Facebook de Mohammed Dewji

Soigné, Mohammed Dewji est à 39 ans l'une des figures de proue de cette nouvelle génération d'entrepreneurs africains. Ce Tanzanien, issu d'une famille indienne originaire du Gujarat, a totalement métamorphosé l'entreprise familiale, Mohammed Enterprises (MeTL), depuis qu'il en a pris la tête en 2001, peu de temps après avoir fini ses études aux États-Unis. Devenu le plus gros conglomérat de Tanzanie, Mohammed Enterprises a vu son chiffre d'affaires multiplié par quarante. En 2013, il dépassait le milliard de dollars.

 

Se diversifier, telle est la volonté de Mohammed Dewji qui avait pris les manettes d'un groupe spécialisé surtout dans le transport et l'import-export. Pour cela, il rachète, à bas prix, les ex-joyaux industriels, à l'arrêt, de la période socialiste tanzanienne, celle du président Julius Nyerere (soit d'avant 1985). C'est ainsi que renaissent des usines de textile, d'huiles de cuisine, de détergents ou encore de savons. Avec 25 sociétés, des dizaines de marques, une trentaine d'usines dans plus d'une dizaine de secteurs, il est aujourd'hui plus facile de dire où n'est pas MeTL : l' alcool et le tabac. Exportateur dans huit pays proches de la Tanzanie, il a pour objectif, d'ici à 2018 de " passer de 24 000 à 100 000 employés, et d'1 à 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires ". Quant à Dewji, il serait aujourd'hui le plus jeune milliardaire africain.

Ashish Thakkar (Ouganda), Mara Group

Ashish Thakkar est à la tête du groupe ougandais Mara, qui pèserait le milliard de dollars, avec 19 filiales sur le continent. Crédits : via compte Facebook d'Ashish Thakkar

Comme le montre son logo, on peut considérer Ashish Thakkar comme le nouveau lion du business en Afrique de l'Est. Né en Angleterre en 1981 de parents indiens ayant fui dans les années 70 la dictature ougandaise de Idi Amin Dada, Ashish Thakkar arrive à 12 ans sur le sol africain, au Rwanda précisément. Dans les Grands lacs, la famille commerce mais la situation, elle, se détériore avec le génocide des Tutsis en 1994. Ce qui pousse les Thakkar à revenir en Ouganda, pays voisin.

 

À Kampala, la capitale ougandaise, le jeune Ashish arrête ses études. Il veut lui aussi commercer. Avec un prêt parental de 5 000 dollars, il achète à partir de 1996 à Dubaï des ordinateurs portables qu'il revend à ses camarades d'école et à son entourage. " C'est à ce moment-là que j'ai planté les graines de mon sens des affaires ", explique-t-il régulièrement en tant qu'invité des forums économiques mondiaux. Rapidement, en 2001, Ashish Thakkar se diversifie, toujours en Ouganda, dans les emballages en carton avant de se lancer dans les centres d'appels, et de devenir promoteur immobilier.

Lire aussi : Afrique, l'envol

Aujourd'hui, il est à 33 ans l'heureux patron du conglomérat Mara Group qui pèserait le milliard de dollars avec des filiales opérant dans 19 pays en Afrique. L'un de ses derniers faits d'armes, avec l'ancien patron de la Barclays, Bob Diamond, est la naissance d'Atlas Mara : il s'agit d'investissements et d'actionnariats bancaires sur le continent. Des positions ont notamment été prises en Afrique australe. S'il ne s'est jamais fixé de limite, il n'est donc pas étonnant qu'on le retrouve dans l'aventure de... Sir Richard Branson pour un voyage dans l'espace.

Ken Njoroge (Kenya), Cellulant

Le Kényan Ken Njoroge a fondé le groupe Cellulant qui a annoncé en 2013 un chiffre d'affaires de 120 millions de dollars. Crédits : via site Internet de Cellulant

Un dîner et un business plan conçu avec son associé nigérian Goke Akinboro sur une serviette en papier... Les débuts de Ken Njoroge, 39 ans, nourrissent la mythologie de la s uccess story de sa société Cellulant. Dix ans après le schéma de la serviette, Cellulant est devenue une référence dans la finance et banque pour mobile et travaille dans huit pays à travers le continent.

 

Dès 2004 et après quelques années dans les nouvelles technologies, Njoroge sent des opportunités se dessiner avec l'arrivée de la téléphonie mobile au Kenya. Travailleur acharné - " il ne compte pas ses heures et reste souvent la nuit au bureau ", selon ses collaborateurs -, il conçoit ainsi les plateformes permettant aux usagers d'accéder à de la musique et de l'information depuis leur mobile alors qu'Internet n'en est qu'à ses balbutiements.

En 2005, il s'intéresse à la bancarisation des usagers de mobiles : il décroche des missions auprès de la Barclays Bank et de la Standard Chartered. En 2012, il obtient une licence de la Banque centrale du Nigeria pour développer le paiement par mobile. Très pratique dans les zones reculées où l'on ne trouve pas d'établissements bancaires. En 2013, il annonce un chiffre d'affaires de 120 millions de dollars et 13 millions d'usagers de ses services pour mobiles sur le continent.

Patrick Ngowi (Tanzanie), Helvetic Solar

Le Tanzanien Patrick Ngowi, 30 ans, a installé avec son groupe Helvetic Solar plus de 6 000 panneaux solaires en Afrique de l'Est. Crédits : via compte Facebook de Patrick Ngowi

" Mister Sun " Patrick Ngowi rit de son surnom. À 30 ans, ce Tanzanien apporte la lumière où règne l'obscurité avec sa société de panneaux solaires Helvetic Solar. Il a choisi "Helvetic" en référence à la Suisse et à une qualité certaine de ses produits.

 

À la fin du lycée, en 2003, il se lance, avec un prêt de sa mère, dans l'importation de téléphones portables. Il en vend 5 000 en un an ! Au cours d'un énième séjour en Chine, il découvre les panneaux solaires. Cette nouvelle source d'énergie fait tilt chez le jeune Tanzanien qui y voit le moyen de combler la faiblesse du réseau national (moins de 10 % de la population est reliée à l'électricité). Mais ses parents lui disent non et lui demandent de reprendre ses études.

Patrick Ngowi n'en démord pas. Avec l'argent des ventes de mobiles, il part en Chine, à Dhezou, où il étudie les énergies renouvelables. Intermédiaire en affaires entre la Chine et la Tanzanie, il continue d'épargner et rentre au pays une fois ses études achevées avec plusieurs containers de panneaux solaires. Il démarre à Arusha dans le nord de la Tanzanie en installant lui-même les panneaux sur les toits.

De fil en aiguille, la demande augmente et il annonce, fin 2013, avoir installé plus de 6 000 panneaux en Afrique de l'Est depuis ses débuts. Son chiffre d'affaires s'élevait en 2013 à 7 millions de dollars. Outre le solaire, il propose d'autres sources d'énergies alternatives comme l'éolien ou l'hydroélectricité. Il a été nominé par l' Union africaine en 2013 avec 49 autres jeunes Africains pour son engagement auprès de la population du continent.



Source : Le Monde.fr


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