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Ursula Burns, Femme, Noire américaine et directrice de la multinationale Xerox ...

  Business, #, #TDI

Jusqu'où ira Ursula Burns ? Depuis qu'elle a décroché les pleins pouvoirs à Xerox, le géant américain des photocopieurs, elle fait la une de la presse économique américaine et figure dans le top 20 des femmes les plus puissantes de la planète.

Et alors qu'elle mène un vaste chantier pour inventer un avenir à l'entreprise, son nom circule parmi ceux des personnalités qui pourraient rejoindre l'équipe de Barack Obama, comme conseillère économique.

La première femme noire américaine à diriger une entreprise du S&P 500 nous reçoit au siège de Xerox en Autriche. Ce jour-là, au huitième étage de la tour Millenium, à Vienne, la salle du conseil a des airs de centre de commandement militaire.

La table est couverte de sandwichs, de fruits, de boissons, de pots de café. En tournée dans la vieille Europe, Ursula Burns s'est installée pour la journée dans cette salle de réunion dont les fenêtres s'ouvrent sur le Danube.

Arrivée tôt le matin de Berlin, la big boss enchaîne les rendez-vous au pas de charge. Un point avec les auditeurs d'Ernst & Young, un rendez-vous avec le patron d'IBM en Autriche, une interview avec la presse et une brève rencontre avec le bureau de Vienne avant de s'envoler pour Londres.

 

 

 

 

 

Une ascension irrésistible

1958 Naissance à New York.

1980 Diplômée de Columbia, elle entre à Xerox en stage d'été.

1991 Assistante de direction de Paul Allaire, le PDG.

Avril 2007 Devient n° 2 de Xerox.

Juillet 2009 Première femme noire américaine à la tête d'une multinationale.

Et c'est comme ça depuis sa nomination à la tête du groupe, le 1er juillet 2009. Entre deux voyages éclairs, son emploi du temps déborde de toutes parts, surtout depuis que Xerox a opéré en septembre 2009 le rachat de la société d'externalisation Affiliated Computer Services pour 6,4 milliards de dollars.

Une opération "structurante", comme disent les banquiers d'affaires, de celles qui bouleversent une entreprise. Mais risquée. "L'après-midi même, je m'embarquais, en compagnie du directeur financier et du responsable des relations avec les investisseurs, pour un road show de plusieurs mois à travers les Etats-Unis", raconte Ursula Burns.

Avec sa fougue, son charisme et son humour caustique, Ursula réussit l'impensable : convaincre les actionnaires du bien-fondé d'une opération qui les laissait pour le moins dubitatifs.

La compétence plus que le symbole

A 52 ans, Ursula Burns n'a rien d'une Oprah Winfrey, la reine glamour des talk-shows américains, ou d'une Michelle Obama, l'épouse du président aux robes cintrées et aux colliers de perles colorées. Elégante mais sans fard, elle porte un austère tailleur-pantalon noir sur un chandail gris à peine égayé par des boucles d'oreilles et un collier en argent.

Ne lui demandez pas si elle est fière d'être la première femme noire à diriger une entreprise américaine... "L'essentiel n'est pas de savoir si je suis noire ou blanche, c'est que je sois à la hauteur de la tâche", rétorque-t-elle, piquée au vif. Si elle en est là, c'est qu'elle le mérite. Cela n'a rien à voir, ou si peu, avec la politique de diversité menée par Xerox.

Ursula Burns reconnaît néanmoins la force du symbole que représente sa nomination pour les millions de femmes noires américaines : "Désormais, elles savent que c'est possible. Je pense que ça l'était déjà avant, mais c'est bon d'avoir un exemple concret." D'ailleurs, le jour de sa promotion, à sa grande surprise, le révérend Jesse Jackson et le basketteur Magic Johnson l'appelaient sur son portable pour la féliciter.

Ursula Burns porte sur son visage la détermination et les tribulations d'une vie qui a commencé dans les quartiers défavorisés du Lower East Side, à Manhattan. Elle grandit dans une HLM, élevée chichement par une mère célibataire qui l'encourage à réaliser ses rêves. Pour incarner l'idéal américain de l'ascension sociale, elle ne laissera rien au hasard.

Fraîchement diplômée de l'université Columbia, elle franchit en 1980 les portes du siège de Xerox, à Rochester, dans l'Etat de New York, pour y faire son stage de fin d'année comme ingénieure mécanicienne.

Elle a toujours ajouté au culot une ténacité sans faille

L'entreprise règne alors sans partage sur le marché des photocopieurs. A cette époque, aucune femme n'a jamais dirigé une multinationale, et l'idée même qu'une Black puisse y prétendre est impensable. Travailleuse dévouée, Ursula Burns évolue donc discrètement dans cette industrie mal aimée, sans pouvoir imaginer inscrire son nom dans l'histoire du capitalisme américain.

Jusqu'à ce jour de 1990 où elle participe à un groupe de travail sur le thème de la diversité. A l'issue de la réunion, la jeune cadre manifeste ouvertement son désaccord avec la façon dont un dirigeant de Xerox, un certain Wayland Hicks, a répondu à certaines questions.

Et lui en fait part avec son franc-parler bien connu aujourd'hui. Bluffé par son audace et sa franchise, Wayland Hicks lui propose alors de devenir son assistante de direction. Ursula hésite : elle n'a pas fait tout ce chemin pour devenir une supersecrétaire. Afin de la convaincre, Wayland Hicks doit alors lui expliquer que ce poste est taillé pour révéler les hauts potentiels.

 

 

 

"Ça n'a pas été simple pour elle de succéder à Anne Mulcahy, qui était adulée en interne. Elle a choisi d'assumer et de rester elle-même." Jacques Guers, patron de la filiale européenne de Xerox.

Six mois plus tard, avec la même impertinence, Ursula Burns interpelle, cette fois lors d'un comité de direction, le PDG de Xerox, Paul Allaire, qui à son tour l'appelle pour travailler à ses côtés. "Mais qui est cette personne ?" interrogent à chaque fois les collaborateurs de Xerox qui la rencontrent pour la première fois au détour d'une réunion.

Ursula Burns ajoute alors au culot une ténacité sans faille. Elle apprend toutes les facettes des métiers de l'entreprise, de l'ingénierie au marketing, des ressources humaines à la recherche et développement, à un moment où Xerox traverse une crise grave : menacée de banqueroute par une sombre histoire de fraude comptable, l'entreprise sombre sous les coups de boutoir d'une concurrence japonaise devenue féroce depuis que ses brevets sont tombés dans le domaine public.

Avec l'expérience, l'ingénieure Ursula Burns se révèle stratège. Elle creuse son sillon, jusqu'à pouvoir prétendre entrer au conseil d'administration et même seconder Anne Mulcahy, la patronne en exercice de Xerox depuis 2001.

Rien de moins. Difficile d'imaginer deux personnalités plus différentes. Anne Mulcahy est courtoise, joyeuse, toute dans la nuance ; Ursula Burns s'exprime sans détour, elle a la poignée de main franche, la voix rauque et une personnalité affirmée qui lui vaut d'être comparée à une "tireuse d'élite".

Les deux femmes formeront pendant trois ans un duo de choc à la tête de Xerox. Quelques semaines avant de la nommer, en mars 2007, Anne Mulcahy convie Ursula Burns dans un restaurant français de Manhattan pour régler les derniers détails de leur cohabitation.

Ursula réclame alors le plus de responsabilités possible, le plus tôt possible, afin, dit-elle, d'être préparée au mieux à diriger un jour l'entreprise. Elle ne lâche rien, au point qu'Anne Mulcahy est obligée de demander au directeur financier de les rejoindre pour jouer les médiateurs. Deux ans plus tard, Ursula la remplace à la tête du groupe.

"ça n'a pas été simple pour elle de succéder à Anne Mulcahy, qui était littéralement adulée en interne. Elle a choisi d'assumer et de rester elle-même", raconte Jacques Guers, le patron de la filiale européenne de Xerox, basée à Londres.

Elle veut que Xerox reste "the document company"

Il a aussi fallu convaincre les investisseurs de la force de sa stratégie. "Ils peinent à comprendre la portée du rapprochement avec ACS, une société dont ils n'avaient jamais entendu parler.

La seule chose que je puisse faire est de tenir nos engagements trimestre après trimestre", explique Ursula Burns, qui suit à la lettre les conseils donnés par Warren Buffett à Anne Mulcahy : "Oubliez la Bourse, lui avait-il recommandé. Allez à la rencontre des gens, redonnez confiance à vos collaborateurs !"

Ursula Burns a retenu la leçon. Au début de l'année, elle a réuni en séminaire à Orlando les commerciaux de Xerox. Elle les a incités à plus d'authenticité, de franchise et d'audace. Car, derrière l'acquisition d'ACS, Ursula Burns joue une énorme partie. A l'image d'IBM, de Hewlett-Packard et des autres géants américains de l'informatique, Xerox doit s'imaginer un avenir dans les services.

"Depuis que j'ai un iPad, je n'achète plus de livres et je fais la plupart de mes courses sur Internet. Il faut se rendre à l'évidence, le papier n'est plus l'unique moyen de communiquer de l'information.

Et si nous gagnons encore de l'argent avec l'impression et la photocopie, on en gagne encore plus avec les services informatiques", explique-t-elle. Ursula Burns veut être celle qui donnera à Xerox, surnommée plus que jamais the document company, les moyens de poursuivre son développement.

lexpansion.lexpress.fr


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