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3 raisons d'aller voir Moonlight, chef-d'oeuvre sur la vie bouleversante d'un Afro-Américain homosexuel

  Culture & Loisirs, #

Adapté de la pièce de théâtre In Moonlight Black Boys Look Blue, Moonlight est le récit de Chiron, un Afro-américain gay qui grandit sans père dans un quartier difficile de Miami dans les années 80 où le trafic de drogue fait rage. Élevé par sa mère droguée, il est pris sous l'aile de Juan, un baron de la drogue. Ce film retrace trois périodes cruciales de sa vie, de l'enfance à l'âge adulte, durant lesquelles il se bat contre son milieu et sa vie familiale troublante pour vivre et assumer son homosexualité naissante, et demeurer fidèle à lui-même.

 

CONCURRENT DIRECT DE LA LA LAND

" Un Chef-d'oeuvre ", " Magnifique ", " Puissant " sont tant de mots qui ont été employés pour qualifier Moonlight, un film dont on ne tarit pas d'éloges. C'est pour dire, Barry Jenkins, qui signe là son second long métrage, brise l'un des tabous les plus délicats du cinéma afro-américain, mais surtout de l'homosexualité à Miami dans les années 80. Quels que soient notre sexe ou notre orientation sexuelle, le réalisateur parvient à nous identifier au personnage de Chiron avec subtilité, pour un résultat vraiment somptueux. Entre l'émouvante Naomie Harris dans la peau de la mère toxicomane, André Holland aussi brillant que dans The Knick ou encore le charismatique Mahershala Ali, ce sont les trois acteurs dans le rôle de Chiron (Alex R. Hibbert, Ashton Sanders et Trevante Rhodes), aussi talentueux que prometteurs, qui nous transportent. Un temps dans le visage triste de l'enfant, l'autre dans le regard sombre de l'adolescent pour finir aux côtés de l'homme qu'il est devenu, les trois versions de Chiron se ressemblent et se distinguent au fil du temps. Après avoir reçu le prix de Meilleur Film Dramatique aux Golden Globes, et d'autres multiples distinctions, ce petit chef-d'oeuvre pourrait faire beaucoup de bruit à l'occasion de la cérémonie des Oscars le 26 février prochain.

 

PORTEUR D'UN MESSAGE FORT

Que ce soit chez lui, dans la rue, à l'école... Chiron a grandi sans être à sa place ni totalement lui-même, dans une société qui à l'époque rejetait volontiers les personnes de couleur et homosexuelles. Grâce à un découpage en trois actes nous permettant de retrouver Chiron à 8, 16 puis 26 ans, s'établit une proximité avec le personnage tout au long de sa croissance, qui nous permet de mieux comprendre les cicatrices qui le déchirent. Tout au long de sa vie, il a vécu des étapes difficiles, a dû lutter contre ses démons, au point de devenir un homme changé, un gangsta viril, forgé par le déni et la colère. Si le film est centré sur le personnage de Chiron, il est une ode à la rédemption et l'acceptation de soi. À l'image de Chiron, qui derrière sa chaîne en or, sa musculature et son air intimidant se cache le petit garçon qu'il a toujours été, et qui ne demande qu'à être accepté par le autres. Moonlight est un film important, de par son contenu politique et sociologique, dans la mesure où la communauté homosexuelle est toujours rejetée par une minorité personnes, et souvent réticente à son acceptation personnelle. Une beauté et une subtilité hors normes qui confèrent au message de ce film une portée universelle.

D'UNE BEAUTÉ SUBLIME

Si la leçon d'humanité véhiculée par Moonlight est aussi touchante, c'est parce que nous y sommes en pleine immersion. Les trois actes qui découpent le film comme une pièce de théâtre permettent d'avoir des cadres et des ambiances assez différents. Les couleurs chaudes avec lesquelles est filmée la ville de Miami participent à l'émotion ressentie face aux tourments les plus intimes de Chiron, et de constater le romantisme dans lequel il est plongé, confronté à la violence pesante de sa ville natale tout au long de sa vie. Une photographie est magnifique qui sublime les quartiers pauvres de Miami, ville que l'on connaît beaucoup pour ses palmiers et ses cadres paradisiaques. Enfin, pour être totalement plongé dans l'époque, la bande originale retenue fait un grand bien aux oreilles et reste fidèle aux codes vintage et au message du film, avec entre autres " Every nigger is a star " de Boris Gardiner ou encore " Hello Stranger " de Barbara Lewis.

 



Source : Daily Geek Show


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