Les scientifiques ont réalisé une étude exhaustive de la diversité génétique en Afrique sub-saharienne.

African Genome Variation Project a analysé l'ADN de 1800 personnes vivant à travers le continent.

Les données collectées aident les scientifiques à comprendre comment la sensibilité à la maladie varie dans cette région, et elles permettent de mieux comprendre la façon dont les populations se sont déplacées en Afrique.

Dr Manj Sandhu, Université de Cambridge

au départ, nous faisions des recherches sur les maladies chroniques en Afrique, et la stratégie pour comprendre les causes de ces maladies est de vérifier la prédisposition génétique

Les résultats de la recherche ont été publiés dans la revue Nature.

Jusqu'à présent, la plupart des études portant sur les facteurs de risque génétiques aux maladies ont mis l'accent sur l'Europe.

Très peu d'études ont été menées en Afrique qui est le continent le plus génétiquement diversifié au monde.

Le docteur Manj Sandhu qui travaille pour Wellcome Trust Sanger Institute et l'Université de Cambridge, a déclaré: "au départ, nous faisions des recherches sur les maladies chroniques en Afrique, et la stratégie pour comprendre les causes de ces maladies est de vérifier la prédisposition génétique.

"Mais pour le faire, vous avez besoin d'une bonne compréhension de la variation dans les génomes dans la région, mais nous avons réalisé que cette information n'était pas disponible."

Pour en savoir plus, une équipe composée de chercheurs africains, américains et britanniques a recueilli les échantillons génétiques de 1800 personnes en Afrique sub-saharienne, y compris 320 séquences du génome entier.

Les chercheurs ont constaté qu'il y avait des différences régionales importantes.

Par exemple, les gens originaires d'Afrique du Sud sont moins susceptibles d'effectuer une mutation génétique qui procure une protection contre le paludisme que ceux d'autres régions d'Afrique.

Et globalement, les Africains sont plus susceptibles d'être victimes d'hypertension artérielle que les Européens.

Selon le docteur Sandhu,"la diversité au sein des populations n'est pas aussi variée que nous 'avons imaginé. C'est une bonne nouvelle, car nous pouvons désormais envisager des essais à grande échelle pour comprendre les susceptibilités aux maladies".

Dr Manj Sandhu, Université de Cambridge

La diversité au sein des populations n'est pas aussi variée que nous 'avons imaginé. C'est une bonne nouvelle, car nous pouvons désormais envisager des essais à grande échelle pour comprendre les susceptibilités aux maladies.

"Si nous pouvons comprendre clairement les processus biologiques et la prédisposition individuelle à une maladie pour un individu donné dans un continent donné, nous pouvons commencer à comprendre comment nous pourrions intervenir, soit dans un but thérapeutique ou le développement d'un médicament - pour contrôler et gérer que maladie ".

Il a ajouté que les données génétiques pourraient aider les chercheurs qui tentent de comprendre pourquoi certaines personnes en Afrique sont plus sensibles aux virus, comme le virus Ebola, que d'autres.

African Genome Variation Project a également permis de mieux comprendre la façon dont les populations anciennes se sont déplacées en Afrique.

Les chercheurs ont découvert que beaucoup d'Africains ont une certaine ADN eurasien dans leur ascendance génétique, ce qui suggère que les Eurasiens ont quitté l'Afrique il ya plusieurs milliers d'années.

Et plusieurs de ces populations étaient des descendants des Bantu, un groupe qui s'est répandu à travers l'Afrique il y a environ 5000 ans.

bbc.co.uk