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Afrique - Art contemporain : passion Congo

  Société, #

Le plus connu d'entre tous est sans nul doute Chéri Samba, parant les façades de Kinshasa de ses toiles pour être en contact direct avec le peuple. On lui doit l'expression "artiste populaire" qui fit école au Congo-Zaïre dans les années 1970 : son plus jeune représentant, Jean-Pierre Mika (né en 1980), fait éclater la couleur et la joie sur l'affiche de la nouvelle exposition de la Fondation Cartier, Beauté Congo (Congo Kitoko en lingala) en revisitant l'histoire de l'art de son pays. Qui commence bien plus tôt ! C'est ce que tenait à raconter, à travers 350 oeuvres, André Magnin. Chasseur de talents depuis trente ans en Afrique (missionné par le collectionneur Jean Pigozzi) et aujourd'hui galeriste d'artistes de ce continent, le commissaire retrace quatre-vingt-dix années de créations d'un pays qui le passionne en quelques étapes marquantes pleines d'histoires et d'Histoire entre le Congo et l'Europe. Ainsi cette école du Hangar, née en 1946 à Élisabethville (future Lubumbashi), où un marinier et peintre français, Pierre Romain-Desfossés, fournit du matériel à des artistes qui seront exposés jusqu'aux États-Unis en 1952 et dont trois sont restés : Mwenze Kibwanga et ses toiles hachurées, Pilipili Mulongoy et son bestiaire ainsi que Bela, l'homme qui peignait la nuit avec un doigt.

Mode Muntu, "Calendrier lunaire" (1979). Peintre allégorique à l'univers enchanteur, il suivit les cours de l'Académie des beaux-arts d'Elisabethville, fondée en 1951 par le peintre belge Laurent Moonens, où Mwenze Kibwanga, venu de l'école du Hangar, fut son professeur. © Michael de Plaen

Moment charnière, l'expo L'Art partout, en 1978, à l'Académie des beaux-arts de Kinshasa (créée en 1943), résume la situation : d'un côté, les artistes académiques ; de l'autre, les artistes populaires, à commencer par Moké, dont l'oeuvre chronique les années Mobutu. L'humour et la critique s'imposeront dans ses rues. Vingt ans plus tard (2003), le collectif Eza-possibles ("C'est possible"), sous l'égide de Pathy Tshindele et Kura Shomali, prend Kinshasa comme matière à repenser ; le regard s'engage plus avant (chez le sculpteur Freddy Tsimba, qui manque au parcours), d'autres partent jusque dans l'espace inventer des villes meilleures. Et la photo s'impose, au coeur de la relation coloniale chez Sammy Baloji, au miroir des flaques d'eau de Kinshasa chez Kiripi Katembo. Sans oublier la BD. "Pas de filiation stylistique", précise André Magnin à propos de son voyage au Congo de l'art, mais un pays ardent en commun. Et sa capitale en vedette, dont le photographe Jean Depara a conté les nuits chaudes qui se contemplent avec bande-son. Bien sûr.

 

Jean-Pierre Mika, "Kiese na kiese" - "Le bonheur et la joie" (2014). Elève de l'Académie des beaux-arts de Kinshasa, il revendique sa filiation avec les artistes populaires (Chéri Chérin sera son mentor). Son style joue aussi avec la tradition des années 60 des studios photos de Kinshasa ou de Bamako. © Antoine de Roux 



Source : afrique.lepoint.fr


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