Interdiction de porter des coupes afro au lycée ! Les élèves du " lycée pour filles de Pretoria " ont manifesté contre le règlement intérieur de cet établissement privé et huppé de la capitale sud-africaine. Selon elles, leurs cheveux ne peuvent demeurer " au naturel ", et doivent en conséquence être lissés et attachés. Elles assurent également avoir été interdites de parler toute autre langue que l'anglais au sein du lycée.

"Supprimer l'esthétique et la culture noire"

Pour protester contre ces règles jugées " racistes ", une pétition a été lancée lundi 29 août. Elle s'adresse au ministre provincial de l'Éducation, Panyaza Lesufi, et réclame que des " actions disciplinaires soient engagées contre les professeurs qui mettent en place des politiques racistes ". À cette heure, plus de 16.000 signataires ont répondu présents.

Ce lundi, le ministre devait se rendre à l'école pour tenter de " régler la situation ", a-t-il annoncé sur son compte Twitter. " Nous applaudissons les forces courageuses de ces jeunes femmes noires qui ont pris en main leur lutte ", a réagi dans un communiqué le parti de gauche radicale de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF). " Il est profondément triste de voir qu'après vingt-deux ans de démocratie il y a toujours des institutions qui cherchent à supprimer l'esthétique et la culture noires ", peut-on ensuite lire dans le communiqué.

Bien que l'apartheid soit terminé depuis 1994, les divisions raciales restent un problème majeur en Afrique du Sud. De nombreux étudiants dénoncent le racisme et l'absence de transformation raciale au sein des universités du pays. Depuis un an, les universités sud-africaines sont régulièrement agitées par des manifestations. En novembre dernier, des dizaines de milliers d'étudiants avaient défilé pendant plusieurs jours dans différentes villes du pays, obtenant du gouvernement le gel de l'augmentation de leurs frais d'inscription.