En un mois, Platinum Power a signé deux conventions. Le 3 juin avec la Côte d'Ivoire, et le 1er juillet dernier, avec le Cameroun. Dans ce pays d'Afrique centrale, Omar Belmamoun, le patron de cet " opérateur durable ", a donc signé un accord-cadre de développement entre sa société et le ministre de l'Eau et de l'Énergie, Basile Atangana Kouna. De quoi s'agit-il précisément ?

Le projet hydroélectrique à Makay, au Cameroun

Dans le cadre d'un partenariat public-­privé, l'objectif assigné à Platinum Power est d'assurer le développement, le financement, la construction et l'exploitation du Complexe hydroélectrique de Makay ainsi que les infrastructures de transport d'électricité qui lui sont associées. Pour rappel, le développement de ce projet a été amorcé en janvier 2014 par la signature d'un protocole d'accord avec le Cameroun. À Makay, c'est une capacité estimée à 400 MW et permettant de produire plus de 1 600 GWh/an qui va être mise en chantier. L'impact de ce projet est de taille puisqu'il va permettre à une population supplémentaire de 6 millions de personnes d'accéder à l'électricité. Certes, il faudra encore attendre 5 ans, puisque la mise en exploitation du Complexe est prévue pour fin 2020, mais il ne manquera pas de stimuler la croissance économique et surtout, selon les mots mêmes des dirigeants de Platinum Power, fournira " une électricité propre, fiable et renouvelable ".

Trois complexes hydroélectriques en Côte d'Ivoire

Le 3 juin dernier, Platinum Power a poursuivi sa démarche dans la mise en place en Côte d'Ivoire de trois complexes hydroélectriques dont le protocole d'accord avait été signé en février 2014. C'est au regard des avancées notables sur les différents projets qu'un second protocole d'accord a été conclu avec le ministère du Pétrole et de l'Énergie ivoirien en janvier 2015 à l'occasion du Forum maroco-ivoirien sous la présidence effective du roi Mohamed VI et du président Alassane Ouattara. " Ce second protocole a renforcé la portée du premier en étendant les prérogatives de Platinum Power aux projets de production d'énergie électrique à partir de sources conventionnelles ", explique-t-on du côté de l'entreprise marocaine. Il y a également lieu de noter que cela lui a également ouvert les portes vers d'autres projets d'infrastructures, notamment au transport de l'énergie.

Rentabiliser proprement le potentiel du pays

Il faut dire que la Côte d'Ivoire a un important potentiel qui n'attend qu'à être exploité. Lors de son discours d'ouverture des travaux de l'assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) fin mai, le président Ouattara n'a-t-il pas rappelé que " 5 % seulement du potentiel hydroélectrique de l'Afrique est utilisé ". Et d'illustrer son propos en indiquant que " l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne produit moins d'énergie qu'un seul pays d'Europe ". Aussi, dans le cadre de la volonté de l'État ivoirien d'accroître la capacité de production électrique du pays, Platinum Power a donc signé le 3 juin un accord-cadre d'achat d'électricité.

Enrichir le potentiel de l'offre électrique

Par ces trois complexes hydroélectriques, Platinum Power entend mettre en branle une puissance de 300 MW, soit 15 % de la puissance installée supplémentaire que le gouvernement ivoirien ambitionne d'ajouter pour atteindre 3 500 MW en 2020, et un investissement de 7 milliards de dirhams, soit 450 milliards de F CFA. Pour ce faire, Platinum Power va assurer le développement, le financement, la construction et l'exploitation des trois centrales mais également les installations de raccordement au réseau national ivoirien. Et les chantiers tant locaux qu'internationaux ne sont pas finis puisque Platinum Power a aussi des projets à Gao et Tayaboui. Un vrai challenge pour cette entreprise accompagnée par des partenaires de renom au niveau international : Tractebel Engineering France pour les études de faisabilité en topographie, Lidar pour les travaux géotechniques et géophysiques, Burgeap Côte d'Ivoire pour l'expertise environnementale et socio-économique, le cabinet d'avocats Linklaters pour le conseil juridique et contractuel...

Autant d'éléments qui renforcent cet opérateur énergétique africain présent maintenant au Maroc, en Côte d'Ivoire, au Cameroun et au Sénégal. Dans ses tuyaux : près de 1 000 MW de projets hydroélectriques et éoliens. De quoi rassurer son principal actionnaire, Brookstone Partners, le fonds d'Investissement américain basé à New York, et présent sur le continent depuis cinq ans. Pour la petite histoire, c'est son entité africaine, Brookstone Africa, qui a ouvert le bal des entreprises à statut Casablanca Finance City, c'est à dire installées et répertoriées sur la place financière de Casablanca toute entière tournée vers le développement des investissements en direction du continent africain.