Par notre envoyée spéciale à Libreville

Que reste-t-il, plus d'un demi-siècle après la grosse vague d'indépendance qui s'est opérée en Afrique, des relations entre la France et le continent africain ? Des liens et des sujets qui persistent toujours dans les relations franco-africaines. Dont la fameuse question épineuse de la Françafrique. Désormais, l'afro-pessimisme laisse place à l'afro-optimisme et l'étude de nouvelles relations entre la France et l'Afrique est de plus en plus récurrente. D'où la réunion, en octobre 2015, d'un panéliste réuni à Libreville lors du premier forum citoyen de Libération organisé en Afrique. En effet, le continent est à présent sur toutes les lèvres et se taille une place de plus en plus primordiale au vu des bonnes prévisions de croissance annoncées pour les prochaines décennies.

Une évolution des rapports à tous les étages

Conscient de la tournure du contexte mondial, Michel Essonghe, conseiller du président de la République du Gabon, tient à rappeler les différentes périodes qui rythment les liens franco-africains. " Nous avons eu la période coloniale qui était une période de domination politique et d'exploitations économiques. Et puis, il y a eu une deuxième période, des indépendances jusqu'aux années 1990, où nous nous retrouvons avec les différents accords et des conventions comme celle de Lomé. À partir des années 2000, nous entrons dans la troisième période qui commence avec la rencontre entre l'Europe et l'Afrique au Caire, ensuite nous allons à Lisbonne, à Tripoli et enfin à Bruxelles, en 2014. " Autre constat, français cette fois-ci. Dominique de Villepin observe également un changement, mais plus du côté des politiques, tous bords confondus. " Il y a une histoire de passion entre l'Afrique et la France et la France et l'Afrique et je ne voudrais pas qu'à la passion qui a existé, avec du bon, du moins bon et même du pas bon du tout, succède l'âge des indifférences. [...] Les jeunes générations ne portent plus les mêmes marques et c'est très visible dans la politique française. J'aimerais que la jeune génération française, de droite comme de gauche, s'investisse dans les questions africaines ", affirme l'ex-Premier ministre français. D'un point de vue purement économique, la France est pleinement investie en Afrique francophone par le biais du franc CFA.

La question du FCFA

" C'est le dernier avatar de la colonisation. En tout cas, dans la manière dont c'est géré ", tient à souligner Kako Nubukpo, ancien ministre togolais de la Prospective. Selon lui, les pays de la zone franc CFA ont quatre défis à relever. " Déjà , il faut savoir que nos pays n'échangent pas entre eux. Quand vous prenez la part des échanges intra-communautaires dans deux espaces, UEMOA et CEEAC, on est entre 10 et 15 %, dans la zone euro, c'est 60 %. Or, quand vous n'échangez pas entre vous, vous... suite de l'article sur Lepoint.fr