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Afrique : l'ingénierie, un défi de taille

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Le continent africain est en mal d'ingénieurs. Loin d'être une fatalité, différents États sont à la recherche de solutions pour attirer toujours plus de vocations. Dans les faits, les chiffres sont alarmants : seules sept écoles sont reconnues par la Conférence des grandes écoles en France. Selon l'Unesco, " on estime que 2,5 millions de nouveaux ingénieurs et techniciens sont nécessaires en Afrique subsaharienne pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement de l'accès à l'eau potable et de l'assainissement. " À titre de comparaison, " en Namibie, au Zimbabwe et en Tanzanie, il y a un ingénieur qualifié pour une population de 6 000 personnes - par rapport à un ingénieur pour 200 personnes en Chine ".

Les conséquences sont en train d'impacter durablement la croissance de l'Afrique, notamment sur le développement économique et social. Pour soutenir la croissance continentale, il paraît donc primordial d'investir dans les compétences et les talents des jeunes Africains dans l'ensemble des secteurs de création de valeurs. Le transfert de compétences et les échanges entre experts africains sont donc cruciaux et participent à la création d'infrastructures pour réduire la pauvreté.

Un leadership en panne

Si le continent a connu une embellie à la suite de la crise provoquée par une récession mondiale, il n'en demeure pas moins que l'Afrique reste confrontée à un leadership fragile et à une gouvernance qui ne permet pas aux compétences de s'exprimer. " Le leadership est en difficulté. Notre vision est cristallisée, et nous le voyons avec ce qui se passe en ce moment, avec l'élection de Donald Trump aux États-Unis, la variation du prix du baril de pétrole à 50 dollars, le Brexit, les conséquences de la crise en 2008, qui ont conduit à une déconstruction des États administratifs à penser à l'impensable. " Thinking the inthinkable ", a déclaré Nik Gowing, journaliste à Londres. De fait, l'Afrique subit les conséquences de ces variations, avec une croissance timide, seulement six pays du continent se sont développés avec une croissance de plus de 6 %, et globalement, ce sont des petits pays.

Pour Yacine Fal, représentante de la Banque africaine de développement au Maroc, " le leadership actuel ne peut pas assurer cette transformation. L'Afrique est passée à côté de la révolution industrielle, il faut regrouper ses esprits et reconfigurer la nouvelle Afrique, et la croissance impérieuse que nous devons amorcer. Les opportunités existent et tout est à faire en ingénierie et dans d'autres domaines, il faut développer le partenariat entre l'État et le secteur privé pour les financements et chercher les bailleurs privés, les PPP doivent être placés au centre des priorités, car il existe un gap structurel et numérique en Afrique. " Pour Ibrahima Wade, directeur général du bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS), " l'Afrique a besoin de libérer son potentiel et d'inculquer les valeurs du leadership et la création de valeur dans l'entreprise. Le leadership a besoin d'hommes forts et inspirants. "

Comment rebondir ?

Afin d'accompagner le continent africain, plusieurs changements doivent être opérés et sur plusieurs variantes : le développement technologique, le statut de la femme, ainsi que le " mentoring " pour accompagner les jeunes entrepreneurs africains. " Il faut réagir et avoir l'énergie nécessaire pour rattraper la 4e révolution industrielle, et développer les NTIC, l'Afrique est très en retard. Aujourd'hui, les nouvelles technologies constituent une opportunité pour les pays prêts à intégrer les chaînes de valeur au niveau international, le Mobile Banking, l'éducation, la formation en ligne doivent créer la bonne atmosphère et le bon climat pour booster le commerce en permettant aux entreprises de créer des économies d'échelle ", a affirmé Kinapara Coulibaly, directeur général du Bureau national d'études techniques et de développement (BNETD) Côte d'Ivoire. Eniola Mafe, programs manager à la Niger Delta Partnership Initiative Foundation (NDPI), de son côté, a précisé que " le mentoring est primordial pour accomplir des objectifs précis et aborder les questions systémiques au niveau du secteur privé.

Pour Yacine Fal, l'urgence se situe au niveau des décisions qui restent difficiles à prendre, pour avoir des leaders. La Sénégalaise qui représente la BAD au Maroc depuis maintenant plusieurs années rappelle qu'" il faut payer le prix du leadership et inclure les femmes qui ont un rôle à jouer dans l'émergence de L'Afrique. Au-delà de ces actions à mettre en place, Yacine Fal a insisté sur la nécessité de ne pas dépendre d'une seule ressource, de transformer les ressources et de développer l'inclusion économique. " L'Afrique doit gérer et produire ses propres données et systèmes de gestion de risque. Au Maroc, le programme environnement est réussi ; au Nigeria, il existe de bons modèles au niveau des infrastructures, il faut trouver des modèles bankable, l'inclusion financière est en développement et le processus de bancarisation est en place ", a-t-elle conclu.



Source : afrique.lepoint.fr


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