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Afrique: pourquoi les investissements santé de la Banque mondiale ne profitent pas aux pauvres

  Business, #

"L'initiative Santé en Afrique ne contribue pas à réduire l'écart entre les riches et les pauvres en matière de soins de santé. La SFI ne peut pas démontrer que ce programme profite aux populations pauvres".

Cette attaque virulente contre la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, pour son initiative "Santé en Afrique", a été formulée par Nicolas Mombrial, porte-parole d'Oxfam, à la publication du rapport de l'institution mercredi 10 septembre 2014. Oxfam considère qu'elle "bénéficie principalement aux couches aisées de la population au détriment des populations pauvres".

En 2008, la SFI a lancé l'initiative, un projet doté d'un milliard d'euros cherchant à apporter "des améliorations durables dans l'accès à des biens et services médicaux de qualité en Afrique [et] la protection financière contre les effets de paupérisation liés à la maladie". Un objectif affiché qui n'est pas tenu selon l'Oxfam. La confédération d'ONG met en avant plusieurs investissements opaques ou mal orientés.

 

 

 

 

    Les hôpitaux les plus riches et urbains ont reçu plus d'investissements

Les investissements de Santé en Afrique ont "en réalité concerné essentiellement
des hôpitaux urbains, onéreux et haut de gamme", avance Ofxcam. Les établissements proposent, selon l'organisation, en priorité des soins aux citoyens les plus riches des États africains et aux expatriés. Au Tchad par exemple, la clinique La Providence a obtenu un prêt de la SFI d'1,5 million de dollars afin de proposer "des services médicaux pour lesquels les Tchadiens se rendent actuellement à l'étranger".

La SFI aurait effectué le plus gros investissement du programme Santé en Afrique en faveur de Life Healthcare, deuxième plus grande entreprise d'Afrique du Sud, avec un réseau de 63 hôpitaux. D'après Ofxam, les prix de Life Healthcare ne sont pas abordables, y compris pour des Sud-Africains "relativement riches". En outre, seuls "quelques services sont couverts par l'assurance santé", or 15 % des Sud-Africains en possèdent une.

Enfin, la Banque mondiale aurait signé des accords donnant "la priorité aux investissements portant sur des hôpitaux urbains." Une aberration selon Ofxcam puisque "des études de la SFI elle-même montrent que moins de 12 % des ménages du quintile (de 20%) le plus pauvre ont accès aux services de santé dans des hôpitaux". Pourtant, l'initiative pour la Santé en Afrique s'attache, en théorie, "à améliorer l'accès aux soins de santé des populations rurales."

 

 

 

 

    Des fonds d'actions qui ne ciblent pas les populations pauvres

La SFI assure s'engager à "investir dans des entreprises de santé privée socialement responsable pour servir la cause des populations dont l'accès aux services est insuffisant et dont les revenus sont faibles". L'Ofxam n'est pas convaincu. La confédération d'ONG cite l'exemple d'"Hello Doctor", un prestataire de services de télémédecine qui reçu une aide du Fonds. Les activités de Hello Doctor ont pourtant été "qualifiées d'inacceptable par le Conseil des professionnels de santé d'Afrique du Sud. Aujourd'hui le fonds n'existe plus.

Autre problème souligné par Ofxam: le dispositif d'incitation "innovant" de la SFI qui récompense spécifiquement les entreprises du portefeuille lorsqu'elles s'adressent aux "bas de la pyramide". Ainsi, le barème comprend des personnes gagnant jusqu'à 3000 euros. Selon l'estimation de la SFI elle-même, cela représente 95% de la population. Un pourcentage jugé aberrant par la confédération d'organisations indépendantes.

 

 

 

 

    Résultats médiocres des investissements en direction des pauvres

Même lorsque les investissements sont orientés en direction des plus pauvres, ils s'avèrent inefficaces selon Oxfam. Et de citer l'échec d'un "investissement de 1,7 million de dollars de l'initiative pour la Santé en Afrique dans la Clinique Biasa au Togo". Ce dernier avait pour objectif "de multiplier par plus de trois le nombre de lits disponibles dans l'hôpital" dans un pays qui dispose moins d'un lit pour mille habitants . Selon Ofxam, "dans le meilleur des cas, l'augmentation du nombre de lits dans la Clinique Biasa ne représente que 1,26 %".

Savoir comment atteindre efficacement les personnes pauvres via le secteur privé. Impossible selon Oxfam qui s'est penché sur les données des investissements mis à disposition par la SFI. En outre, un rapport du cabinet d'audit de la CAO (compliance advisor Ombudsman) a constaté que la SFI n'était "pas capable de savoir si les investissements opérés via des intermédiaires financiers causaient du tort aux personnes pauvres et à l'environnement, et encore moins de mesurer les éventuels bénéfices obtenus en termes de développement."

Autre reproche d'Ofxam: "l'absence manifeste de considération de l'équité dans le traitement des hommes et des femmes [...] au niveau de ce que l'initiative prévoit pour promouvoir l'équité entre les sexes ou des moyens mis en place pour évaluer cette équité." Ofxam rappelle que "le Groupe de la Banque mondiale est engagé en faveur de la promotion de l'équité entre hommes et femmes."



Source : latribune.fr


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