"Sans l'aide de mes amis, je ne serais pas sorti une seule fois depuis fin 2014 et je ne sais pas si j'aurais pu garder ma fille Alizée avec moi, alors que je me suis battu pendant quatre ans pour en avoir la garde." Albert Ganafara ne décolère pas. Musicien de profession, le quinquagénaire vit depuis juin 2013 au 4e étage d'un immeuble situé 9, avenue du Rhin à Maxéville (Meurthe-et-Moselle).

"J'ai contracté la polio quand j'étais jeune, et je ne me déplace depuis qu'en fauteuil roulant, explique-t-il à metronews. Quand on m'a attribué ce T2 dans cet immeuble il y a près de deux ans, j'ai déjà trouvé étrange que l'on me mette au dernier étage. J'aurais dû de fait être au rez-de-chaussée, ou au premier. Car une panne d'ascenseur, ça n'est pas rare." Sans grande surprise, il a pu faire les frais de cette mauvaise expérience, qui dure depuis près de 4 mois maintenant...

Coups de fils répétés

Ainsi, cinq jours avant Noël, le 20 décembre 2014, l'appareil s'est arrêté et depuis, il n'a plus jamais redémarré. "J'ai cru que tout rentrerait dans l'ordre assez vite, jamais je ne m'attendais à ce que cela dure aussi longtemps. Je ne peux plus faire mes courses, je ne peux aller me promener et surtout, je ne peux plus conduire ma fille à l'école et aller la chercher et sortir avec elle le week-end", détaille Albert Ganafara qui a contacté le bailleur social privé, Vilogia à "maintes reprises".

Depuis fin 2014, le quinquagénaire a pu heureusement compter sur l'aide de ses proches. "Pendant un temps, un ami a emmené et est allé chercher ma fille Alizée à la maternelle avant que Vilogia ne missionne une association pour le faire. Et pour que je puisse 'voir la lumière du jour', ils viennent me voir à plusieurs et me portent pour aller dans la rue, précise-t-il. Ça ne va pas durer comme ça éternellement?! Eux aussi ont une vie et des familles, et moi je veux retrouver mon indépendance."

Le bailleur se défend

"Nous sommes désolés que cet ascenseur soit en panne et nous reconnaissons la patience de ce locataire, pour qui nous comprenons bien que cela soit compliqué", a souligné une porte-parole de Vilogia, contactée par l'AFP. Selon le bailleur social, qui se trouve en litige avec le constructeur de l'ascenseur, la panne serait la conséquence de malfaçons, retardant d'autant la mise en oeuvre des travaux.

Détail supplémentaire, un appartement au rez-de-chaussée vient d'être libéré et ferait parfaitement l'affaire du quinquagénaire. Toutefois, "l'ancien locataire en a conservé les clés. Or, la loi nous oblige à une procédure stricte, avec l'intervention d'un huissier, qui prend du temps", a fait savoir le porte-parole de Vilogia, qui espère tout de même que cette solution puisse être mise en œuvre "dans les prochaines semaines". Albert Ganafara, qui bénéficie d'une pension d'adulte handicapé de 700 euros par mois et paie un loyer et des charges notamment pour l'ascenseur et son entretien, espère lui que les choses iront plus vite.