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Après les chocs : l'Afrique subsaharienne en mode reconquête !

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La Coface, l'assureur-crédit français, publie ce 29 juin sa révision trimestrielle des risques pays et dans un contexte où les perspectives mondiales sont dégradées, le continent africain ne fait pas exception. Très affectée par le ralentissement chinois et la chute du prix des matières premières, l'Afrique subsaharienne affiche sa plus faible croissance depuis 2008 : 3,4 % en 2015 et 2,6 % en 2016, selon les prévisions de Coface, soit des taux équivalents à ceux de 1999. Mais tous les signaux ne sont pas au rouge. L'institution a dévoilé une liste de quinze pays au fort potentiel sur la consommation privée dont quatre tirent leurs épingles du jeu. Quelles sont les ressorts de cette résilience africaine ? Quelles sont les limites conjoncturelles et structurelles de la croissance de ces économies ? Et quels sont les pays qui en tirent profit ?

L'Afrique subsaharienne face à des chocs durables

L'Afrique subsaharienne se retrouve au cœur d'événements mondiaux décisifs ces derniers mois : chute du prix des matières premières, ralentissement de la demande chinoise, et maintenant le Brexit. Les deux plus gros producteurs de pétrole, le Nigeria et l'Angola, sont parmi les pays les plus touchés, tout comme le Ghana, l'Afrique du Sud et la Zambie, exportateurs de matières premières minérales notamment. Des pays qui dépendent beaucoup de la Chine. En plus de pénaliser l'activité de plusieurs pays asiatiques, la Chine impacte aussi négativement les pays africains. "On considère généralement qu'un point d'investissement en moins de la Chine, c'est 0,6 point de croissance en moins pour l'Afrique subsaharienne", explique Anne-Sophie Fèvre, économiste à la Coface. Mais pas question pour l'instant de remettre en cause la présence chinoise sur le continent.

Le Nigeria, l'Angola ou encore le Ghana voient leur déficit public se creuser davantage et l'activité hors hydrocarbure ralentit, même la dépréciation de leur monnaie n'a pas suffi à éviter les réformes structurelles. Et un pays comme le Mozambique se retrouve confronté à une haute probabilité de défaut de paiement. D'où la création par la Coface d'une 8e catégorie d'évaluation E, "risque extrême", afin "d'ajouter de la granularité dans l'analyse risque pays." explique les auteurs de l'étude. Dans cette dernière catégorie figurent aussi la République centrafricaine, l'Érythrée, la Libye, le Soudan, et le Zimbabwe.

4 cas pratiques pour mieux comprendre

Pour faire face à ces risques externes, plusieurs pays ont réagi en opérant des politiques d'ajustement, mais d'autres ont résisté comme le Nigeria. "Nombreux sont ces pays qui ont tenté de maintenir une parité du taux de change vis-à-vis du dollar, mais sans grand succès, tant les pressions baissières étaient importantes. Plusieurs ont préféré restreindre les dépenses afin de contrôler la détérioration des finances publiques. Ces perturbations les ont installés dans une situation de fragilité, avec des conséquences structurelles profondes au vu de la persistance des chocs", détaille l'assureur-crédit. Cas concret avec le Ghana. Ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest a été impacté par la chute du prix des matières premières, à commencer par l'or et le cacao, ensuite par la baisse du prix du pétrole, dont elle est devenue productrice en 2011. Avec ses premiers revenus issus de la manne pétrolière, le pays a vécu au-dessus de ses moyens. Et les autorités ont gonflé les dépenses budgétaires en augmentant notamment les salaires des fonctionnaires, surtout en 2012, au moment de la présidentielle. Puis le pays s'est endetté sur les marchés financiers : un premier emprunt obligataire international de 750 millions de dollars (520 millions d'euros) en 2007 et 1 milliard de dollars en 2013 acquis... auprès de la Chine. À l'image du Ghana, plusieurs pays ont dévalués leurs monnaies, au Nigeria, le pétrole compte pour environ 70 % des revenus et 90 % des réserves de devises étrangères du Nigeria, a plongé la première économie d'Afrique dans une crise économique et financière majeure. Le naira a été déprécié de - 30 % face au dollar américain, après la décision du gouvernement de la Banque centrale le 20 juin de laisser flotter la devise nigériane après des mois de taux fixe. Conclusion : l'Afrique subsaharienne se retrouve bien face à des chocs durables négatifs, mais qui selon la Coface ne remettent pas en cause les perspectives positives. "Malgré des disparités fortes, un élément permet de dire que ces pays pourraient être des marchés porteurs à moyen terme : la consommation privée", expliquent Anne-Sophie Fèvre, économiste zone Afrique, et Marie Albert, responsable des risques pays qui a participé à l'étude. Parmi 55 pays analysés, quinze ont été identifiés comme réunissant les conditions nécessaires à une progression de la consommation interne : Gabon, Botswana, Namibie, Afrique du Sud, Nigeria, Éthiopie, Côte d'Ivoire, Mozambique, Tanzanie, Sénégal, RDC, Ghana, Kenya, Rwanda, Angola. "Deux critères déterminants : la démographie et la capacité de consommation des ménages - ont été croisés pour les classer, selon leurs scores."

Des opportunités à saisir dans la distribution et les Tic

En 2025, l'Afrique sera peuplée par 1,2 milliard d'habitants, selon les Nations unies. Et la population urbaine d'Afrique subsaharienne devrait dépasser les 50 % de la population totale. Avec des revenus par habitant plus élevés et des infrastructures propices à la consommation, plusieurs pays présentent un intérêt économique majeur tels que le Nigeria avec 182 millions d'habitants en 2015. Pour ces pays, la part de la population sortie du seuil de pauvreté, soit celle avec moins de 2 dollars par jour, progresse, dépassant le nombre de personnes pauvres dans nombre de pays. La Coface, a ainsi identifié 15 marchés prometteurs "y figurent notamment les principaux exportateurs de pétrole (Gabon, Nigeria, Angola) et plusieurs exportateurs d'autres matières premières (Botswana, Namibie, Ghana, Afrique du Sud), notamment minérales" indique l'étude. Alors pourquoi ce critère de la consommation ? Parce que le secteur de la distribution continue à progresser malgré des difficultés conjoncturelles et il offre des perspectives de croissance en volume importantes. D'autre part, le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) est l'un des plus attrayants avec de nombreuses parts de marché à conquérir : "le taux d'équipement des populations est encore relativement faible et l'offre de services accessibles par mobile augmente rapidement. Enfin, ces nouvelles technologies sont un atout majeur de diversification de l'économie." On ne cite plus les succès du mobile banking au Kenya ou encore le géant de l'e-commerce panafricain Jumia. Et les quatre pays offrant des opportunités particulières pour les entreprises de la distribution et des TIC ne sont autres que : le Nigeria, le Ghana, l'Afrique du Sud et l'Angola ! En somme, l'Afrique subsaharienne poursuit sa trajectoire de croissance, en faisant preuve une fois de plus de résilience.



Source : afrique.lepoint.fr


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