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Société, # |
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En rangs serrés, ils doivent être une centaine, assis par terre face à la porte. Dans leur uniforme orange, pieds nus pour la plupart, les détenus attendent sous un soleil écrasant d'être comptés puis recomptés avant d'entrer dans l'enceinte intérieure de Rwamagana, le plus grand centre pénitentiaire du Rwanda. Parmi les 8 597 prisonniers qui s'entassent derrière ses hauts murs, ils sont encore plus de la moitié (4 743) à être enfermés pour des crimes commis lors du génocide qui a fait plus de 800 000 morts, essentiellement tutsis, entre avril et juillet 1994. Lors des commémorations qui s'achèveront officiellement le 4 juillet, mais également sur des panneaux publicitaires ou à la télévision, le mot " kwibuka " (" souviens-toi " en kinyarwanda, la langue nationale) s'affiche partout. A peine sorti de l'enfer, le " pays des mille collines " a dû gérer un afflux sans précédent de détenus. Entre 2001 et 2012, les 12 100 gacaca - (prononcer " gatchatcha "), des juridictions populaires inspirées d'anciennes assemblées où les sages du village réglaient les contentieux ? ont jugé, à travers ce territoire à peine plus grand que l'Auvergne, plus de 2 millions de personnes. D'après les chiffres du gouvernement, 65 % d'entre elles ont été condamnées à de la prison ou à des travaux d'intérêt général. Si plusieurs établissements pénitentiaires ont été agrandis ou réaménagés, tous ont rapidement atteint leur seuil de saturation. " L'odeur des excréments était insoutenable à l'intérieur, et même...
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