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Avec "Formation", Beyoncé rappelle qu'elle est "noire avant tout"

  Musique, #

Le week-end du Super Bowl, Beyoncé a créé la surprise en diffusant sur la plateforme Tidal, son nouveau single Formation qu'elle a interprété à la mi-temps du match. Devant près de 112 millions de téléspectateurs, la diva du R'nB et sa formation d'amazones sont apparues sur le podium du Levi's Stadium de Santa Clara, poing levé, short et top moulant noir, coiffées d'un béret noir. La référence au Black Panther Party n'a évidemment échappé à personne. Un choc pour les Américains, davantage habitués à des shows consensuels qu'à des chorégraphies guerrières... même si entrecoupées des samples de Bruno Mars.

Sur les réseaux sociaux, les fans se déchaînent. Des femmes noires du monde entier louent l'audace et le talent de leur modèle. Dans les médias, les conservateurs, tel Rudolph Giuliani, attaquent Beyoncé en lui rappelant que " c'est du foot, on n'est pas à Hollywood ". " Je trouve choquant qu'elle se serve de cet événement pour attaquer les policiers, ceux-là même qui la protègent et protègent nos vies à tous. La communauté afro-américaine et toutes les autres communautés devraient leur montrer davantage d'estime ", s'est ainsi indigné l'ancien maire de New York. Pour Rokhaya Diallo, auteure et chroniqueuse de la chaîne BET France (Black Entertainment Television), Beyoncé " a vraiment fait un gros coup en chantant ce titre pendant le Super Bowl. Ça lui permet de toucher l'Amérique profonde, celle qui n'est pas forcément réceptive aux discours du mouvement Black Lives Matter. C'était un choix risqué et elle n'avait rien à gagner en faisant ça. "

Une bombe politique, médiatique et artistique

Au moment où l'Amérique entre dans le Black History Month - période de célébrations de l'histoire des Noirs américains - la sortie de Formation fait l'effet d'une bombe politique, médiatique et artistique. Dans ce clip nerveux réalisé par Melina Matsoukas, Beyoncé rappelle aux Américains les souffrances de la communauté noire : le sort des habitants de la Nouvelle-Orléans et ses quartiers éventrés par l'ouragan Katrina, les violences policières à répétition, les insultes à caractère racial... Rokhaya Diallo qui réside en ce moment à New York, rappelle l'importance du contexte américain. " Le pays est en période de campagne électorale et Barack Obama va bientôt partir. C'est donc aussi une façon de remplir le vide politique autour des sujets tels que les discriminations raciales et les violences policières. "

Si le timing de la sortie de Formation a été bien calculé, le choix des images l'est tout autant. Construit comme un road-movie historique en Louisiane, le clip fait des flash-backsentre l'époque post-abolition, les années 70 jusqu'à nos jours. " Je l'ai regardé au moins dix fois et à chaque fois j'y trouve de nouvelles références ", confie la journaliste française qui a toujours soutenu Beyoncé, même lorsque certains lui reprochaient d'être formatée pour plaire à un public blanc. " À l'occasion de son concert au Stade de France en 2014, Libération voyait en elle, "une icône douceâtre, postraciale et mondialisée" ", se souvient Rokhaya Diallo. Mais depuis la mort de Michael Brown en août 2014 et les émeutes de Ferguson qui ont suivi, le rêve d'une Amérique multiraciale à l'image de Queen B s'est brisé. " La communauté afro-américaine a souvent reproché à Beyoncé et Jay-Z de ne pas assez prendre la parole par rapport à ces événements ", rappelle la journaliste. En réponse à ces pressions, le producteur a annoncé le 5 février un don de 1,5 million d'euros au mouvement social Black Lives Matter.

Beyoncé et Jay-Z, couple modèle de la communauté afro-américaine

"Formation", un retour aux sources

Quand Jay-Z verse du cash, Bee apporte le flow. Dès les premières secondes du clip Formation, le ton est donné : " What happened at the New Orleans? " (" Qu'est-il arrivé à la Nouvelle-Orléans ? ") interroge une voix masculine. Au rythme du trap, mouvement électro originaire du sud des États-Unis, le film déroule façon scrapbook des plans " salis " et des images sophistiquées. Les références se succèdent, les époques et les looks aussi. Uniforme au monogram Gucci, shorts moulants en jean, pièce pointue de la styliste ivoirienne Loza Maléombho, entourée de son armée de badass, la reine du R'n'B n'a jamais semblé aussi sublime, ni aussi humaine.

Puissante et captivante, la star control freak dévoile ici un peu de sa sensibilité. Revendiquant la beauté noire et ses " narines à la Jackson Five ", scandant " stop shooting us " (" arrêtez de nous tirer dessus "), Beyoncé rend aussi hommage à ses parents, " papa Alabama, mama Louisiana ". Elle met en scène sa fille Blue Ivy. Du haut de ses 4 ans, portant une magnifique chevelure afro, cette dernière apparaît vêtue de blanc, comme les filles de la bonne aristocratie noire de l'époque post-Abolition.

"Noire avant tout"

" Des médias s'étaient moqué des cheveux frisés de Blue Ivy lorsqu'elle était bébé. En affichant la chevelure naturelle de sa fille, Beyoncé affirme ses origines. La star qui rassurait le public blanc, rappelle qui elle est et d'où elle vient. Elle ne veut pas qu'on oublie qu'elle est noire avant tout ", analyse Rokhaya Diallo. Dans Formation, Bee se décrit ainsi comme une " Bill Gates noire en devenir ". " J'ai gagné tout cet argent mais mes racines ne m'ont jamais quittée ", poursuit-elle. Dans ce single, celle qui a toujours travaillé dur, invite les femmes à se mettre " en formation ". Cet appel fait écho au mouvement #BlackGirlMagic qui anime Twitter depuis quelques mois en rassemblant tous les activistes du black women empowerment. De notre côté, le message est reçu cinq sur cinq.



Source : Madame Figaro


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