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Seize villages détruits, 2000 morts et 20 000 personnes en fuite. C'est le bilan catastrophique de l'attaque perpétrée par la secte islamiste Boko Haram au Nigeria du 6 au 8 janvier. La ville de Baga et une quinzaine de villages situés au nord-est du pays ont été dévastés par les fanatiques qui ont tué sans discernement. "Même l'Etat islamique, qui a tué des milliers de personnes et cible à dessein des minorités, ne semble pas agir de manière aussi gratuite dans ses carnages. Il semblerait que tout le monde - musulmans, chrétiens, camerounais, nigérien - soit une cible pour Boko Haram", affirme le Washington Post. Une ville entièrement rasée En août 2014, le leader de la secte, Abubakar Shekau, avait annoncé la création d'un "Califat islamique". Depuis les intégristes se sont emparés de l'Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, où ils sèment la terreur. Baga était la dernière ville qui était encore sous le contrôle du gouvernement national. Ce n'est désormais plus le cas, puisqu'elle a été entièrement rasée. Selon un rescapé interrogé par l'AFP, "de nombreux cadavres jonchaient le sol" et "la ville tout entière brûlait" lorsqu'il s'est échappé.
Certains habitants en fuite ont été poursuivis et abattus par les intégristes alors qu'ils tentaient de gagner la brousse, rapporte Musa Bukar, responsable administratif de cette zone de l'Etat de Borno, interrogé par l'AFP. D'autres ont réussi à trouver refuge sur une île du lac Tchad, où ils sont dans une situation périlleuse, sans vivres. Le président nigérian et son armée ont été incapables d'endiguer l'influence de la secte, qui menace désormais le Cameroun voisin. "Le massacre plus meurtrier de l'histoire de Boko Haram" Dans un communiqué publié le 9 janvier, Amnesty International évoque le massacre "le plus meurtrier de l'histoire de Boko Haram". D'après Daniel Eyre, chercheur sur le Nigeria à Amnesty International :
L'expansion de ces nihilistes et l'incapacité de l'armée nigériane à leur nuire préoccupe les pays voisins. Le président camerounais Paul Biya a ainsi appelé lors de son discours du nouvel an devant le corps diplomatique à "une réponse globale" et à une aide internationale pour leur faire face. Le président nigérian, Goodluck Jonathan, critiqué pour son impuissance face à cette menace, pourrait être mis en difficulté lors de l'élection présidentielle qui aura lieu le 14 février. En un an, Boko Haram a en effet réussi à prendre le contrôle de plus de 20 000 km2 dans le nord-est du pays. A la mi-avril, le groupe avait kidnappé plus de 200 lycéennes nigérianes, promises à être "vendues sur un marché", "mariées" de force ou réduites en "esclavage" selon le chef de la secte. Elles sont toujours portées disparues depuis 270 jours, comme le rappelle le LA Times.
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