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Vieilli de 4 ans et expulsé de son collège après un test osseux. Sur son acte de naissance, Boua Traoré, un jeune Malien orphelin scolarisé au Collège Emile-Gallé à Essey Lès-Nancy, est né le 25 décembre 1999. Il a donc 15 ans. Mineur, il bénéficie d'un hébergement à l'Aide sociale à l'enfance. Mais le 15 octobre dernier, le tribunal pour enfant a fixé une nouvelle date de naissance, le 1er octobre 1995, en se basant sur des tests osseux rapporte L'Est Républicain. Expulsé de l'Aide sociale à l'enfance, Boua Traoré est alors pris en charge par l'association Réseau Éducation sans Frontières (RESF) qui lui trouve une famille d'accueil. Le jeune Malien est inscrit au collège Emile-Gallé et le lycée Varoquaux de Tomblaine l'accepte dans son internat. Mais le 17 décembre dernier, l'Inspection académique informe RESF que Boua est considéré comme majeur et n'a plus sa place dans les deux établissements publics. Résultat, non seulement Boua ne peut plus être scolarisé, mais il risque même d'être expulsé. Des tests osseux contestésPourquoi? En France, tout mineur a le droit d'être nourri, logé et scolarisé et ne peut pas être expulsé. Ce qui n'est pas le cas des majeurs. Les jeunes étrangers subissent donc régulièrement des tests osseux pour déterminer leur âge et éviter d'éventuel abus de falsification d'acte de naissance. Sauf que ces tests sont dénoncés par les associations, et " unanimement contestés d'un point de vue scientifique selon Libération, à commencer par l'Académie de médecine", dénonce André Tosser-Roussey, le présidente de la Ligue des droits de l'Homme à Nancy. "Comment peuvent-ils remettre en cause l'authenticité de l'acte de naissance alors qu'il n'a pas même été soumis au bureau de la fraude administrative?", s'insurge également Jeannette Vallance, présidente de RESF citée par L'Est Républicain. Elle rappelle également qu'une procédure d'appel a été initiée contre la décision du tribunal. "On devrait avoir le résultat le 30 janvier prochain. Alors pourquoi ne pas attendre cette date pour en tirer ou non les conséquences?", plaide la président de RESF. L'inspection académique inflexibleMalgré les protestations, Jean-Luc Strugarek, l'inspecteur d'académie de Nancy, a confirmé sa décision. Boua Traoré ne pourra pas retourner au collège. Ce qui n'a pas empêché plusieurs enseignants, dont un professeur d'histoire-géo et un professeur de mathématiques de sortir de l'établissement pour rappeler que "l'éducation est un droit" ou s'étonner qu'on enferme "un peu plus dans une situation précaire" un orphelin qui, par ailleurs, se montre respectueux "envers tous". Une procédure en référé contre la décision de l'inspecteur académique a été lancée par l'avocate en charge du dossier, Brigitte Jeannot qui dénonce "un climat général très désagréable de suspicion à l'encontre des étrangers".
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