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Boxe : Carlos Takam vs Tony Thomson

  Sport, #

Le Camerounais Carlos Takam lors d'une démonstration au centre commercial d'Aubervilliers le Millénaire, le 28 mai 2014. Agence blackboard.

Carlos Takam affronte Tony Thomson pour une ceinture en argent chez les poids lourds, le 6 juin 2014 en région parisienne. S'il bat l'Américain, le Camerounais pourrait affronter l'Ukrainien Vladimir Klitschko, le grand ténor de la boxe professionnelle. Un enjeu exceptionnel pour le " Lion indomptable " des rings. Portrait.

 

L'équipe du Cameroun attaque la Coupe du monde de football le 13 juin au Brésil. Mais un autre " Lion indomptable " sera dans l'arène dès le 6 juin à Levallois, en région parisienne. Carlos Takam, boxeur de 33 ans, s'apprête en effet à défier Tony Thompson pour une ceinture en argent chez les poids lourds (plus de 90,719 kilos).

En cas de succès face à l'Américain, le Camerounais basculerait dans une nouvelle dimension sportive et médiatique. " Si je gagne ce combat, je ferais partie des cinq meilleurs mondiaux dans ma catégorie, savoure le colosse de 189 cm. Cette ceinture WBC silver, tout le monde la convoite. C'est donc un très grand combat qui m'attend. Et c'est une ouverture vers le Championnat du monde WBC " (1).

Une victoire pourrait en effet déboucher dans les douze mois sur un combat face à Vladimir Klitschko. La superstar actuelle de la boxe souhaite également s'emparer du titre mondial WBC. Carlos Takam ne compte donc pas laisser passer cette opportunité d'affronter l'Ukrainien ou le champion du monde actuel, le Canadien Bermane Stiverne : " Ce combat face à Thomson, tout le monde va le regarder. Que ce soit Klitschko ou d'autres grands champions. On va regarder ce combat un peu partout dans monde pour juger ce que je fais face à Thomson. "

" C'est un diamant brut "

Au cours des dix dernières années, Carlos Takam s'est taillé une jolie réputation. Le Camerounais, qui vit et s'entraîne en région parisienne, a ainsi remporté 29 combats (dont 23 par K.O.), contre un match nul et une défaite. Le 19 janvier dernier, son beau match nul face au solide Cubain Mike Perez a même confirmé tout ce que Joseph Germain, l'entraîneur du Camerounais, pensait. " Carlos a encore de la marge pour progresser, souligne celui qui a dirigé des boxeurs de renom comme le Français Jean-Marc Mormeck. Il y a encore des choses à travailler avec lui. C'est un diamant brut qu'il faut dégrossir petit à petit ".

 

Carlos Takam s'est lancé dans la boxe sérieusement, vers l'âge de 22 ans. Tranquillement enfoncé dans un fauteuil, celui qui est né à Douala raconte avec bonhomie ce drôle de parcours. " Quand j'étais jeune, je ne pensais pas vraiment à la boxe, assure-t-il d'emblée. Ce n'était pas mon sport de prédilection ". Il sourit : " Dans mon quartier, en Afrique, ma bande de potes et moi, on avait l'habitude de regarder les combats de boxe aux Etats-Unis ou en France. Même ceux qui étaient diffusés tard le soir, vers 3 ou 4 heures du matin. On avait pris goût à tout ça. " A tel point que Carlos Takam finit par s'imaginer sur le ring. " Un jour, je me suis dit que je devais essayer la boxe, explique-t-il. Je n'étais pas parti pour faire de la compétition. C'était juste pour pouvoir boxer devant mes amis, par "amusement" comme on dit ".

Son père, ceinture de noire de karaté, n'est pourtant pas emballé par cette nouvelle passion. " J'étais au lycée et sa priorité était que je fasse des études, explique le pugiliste. Il ne voulait pas que j'aille dans des salles de boxe, après les cours, mais que je travaille pour les études ".

Mais l'univers de la boxe a déjà trop happé le jeune homme : " L'ambiance sur le ring, autour du ring, lors des réunions... J'avais envie de goûter à tout ça. Et puis, je voyais deux combattants qui se tapaient dessus, puis qui s'embrassaient et qui se marraient ensemble, à la fin. Je trouvais ça impressionnant. "

Accusé d'avoir fui le Cameroun, il se défend

De ses années de boxeur amateur en Afrique, Carlos Takam garde un peu de nostalgie. Son meilleur souvenir reste évidemment les Jeux olympiques de 2004, où il avait été éliminé en 16es de finale : " En arrivant à Athènes, je me suis retrouvé avec beaucoup de beau monde : les basketteurs américains, des athlètes... Une fois, au restaurant, Maurice Greene (double champion olympique d'athlétisme, Ndlr) est venu s'asseoir juste à côté de moi, comme monsieur tout-le-monde. J'ai aussi été avec le basketteur Allen Iverson. J'étais ébloui. J'avais l'impression d'être dans un autre monde. "

 

Les semaines qui suivent sont toutefois moins roses pour Carlos Takam. Ce dernier décide de rester en Europe. Au Cameroun, on l'accuse d'avoir fui le pays, comme tant d'athlètes après une grande compétition. " Ce n'est pas vrai du tout, se défend-il. Bien avant d'aller à Athènes, j'avais déjà quitté le Cameroun avec l'équipe africaine de boxe. Ça faisait plusieurs mois que j'étais dans un centre en Tunisie. Après les JO, j'avais donc le choix : soit je retournais à Tunis, soit je rentrais au Cameroun où j'aurais dû tout recommencer à zéro. A l'époque, il n'y avait pas de boxe professionnelle chez moi. Je n'avais donc pas d'autre choix que de rester en Europe pour faire une carrière professionnelle ".

Après quelques mois passés en Belgique, chez de la famille, Carlos Takam débarque en France en 2005, où Joseph Germain le prend sous son aile. La collaboration s'est révélée plus que fructueuse. " C'est un garçon qui ne lâche rien, assure l'entraîneur. Son point fort, c'est son mental. C'est un gros bosseur ". Il ajoute toutefois, avec le sourire : " C'est un garçon entier. Il est même trop cool, je crois ! Sa gentillesse lui joue parfois des tours. Mais c'est vraiment quelqu'un de très bien. "

Quel que soit le résultat de son combat le 6 juin, Carlos Takam sait déjà qu'il sera devant sa télévision dans les jours qui suivent. Et pas pour regarder de la boxe, mais pour la Coupe du monde de football. " Comme tout "Lion indomptable", je vais suivre l'équipe du Cameroun ", glisse le boxeur.

(1) Il existe plusieurs grandes confédérations qui se disputent le marché de la boxe anglaise : notamment la World Boxing Association (WBA) créée en 1962, la World Boxing Council (WBC) créée en 1963, l'International Boxing Federation (IBF) créée en 1983, et la World Boxing Organization (WBO) créée en 1988.



Source : m.rfi.fr


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