La manifestation a eu pour cadre la place des Nations dans la capitale burkinabée. Parmi la foule, non seulement des membres locaux d'organisations citoyennes, mais aussi des Européens habillés de tricots rouges avec des inscriptions telles que "Ma Santé Oui, Monsanto No", "Monsanto dégage"... Ensemble, ils ont parcouru un kilomètre et demi avant de remettre une déclaration aux autorités de la transition.

Manifestation "contre l'exploitation du paysan"...

"Il s'agit tout simplement d'une journée d'expression du paysan contre son exploitation qui est en train de s'organiser dans le monde, surtout avec la création des semences OGM", a déclaré Ablassé Compaoré, responsable de l'Association inter-zones pour le développement en milieu rural (AIDMR), cité par Panapress. "Les OGM constituent une voie pour retirer l'autonomie du paysan.

Après la révolution politique, il nous faut une révolution écologique", a-t-il soutenu faisant ouvertement allusion au soulèvement populaire de fin octobre dernier qui a conduit au départ de l'ancien président Blaise Compaoré du pouvoir.

... dans la légalité

"C'est une marche légale et une voie légale d'expression d'opinion", a rétorqué Robert Ouédraogo, représentant le ministre en charge de l'Agriculture.

C'est à lui que les manifestants ont remis leur déclaration. "Je peux vous assurer que cette déclaration sera remise à qui de droit dans les meilleurs délais. Elle sera examinée avec la plus grande attention", a-t-il promis.

Cela se justifie d'autant plus qu'au Burkina Faso l'essentiel de l'économie repose sur l'agriculture.

Or, en 2009, le pays a pris la décision de développer à grande échelle une production de coton transgénique après des recherches débutées en 2003 avec l'appui de la multinationale agroalimentaire américaine Monsanto.

Certes, c'était sous Blaise Compaoré, mais ceci explique cela. Étant donné que, depuis, la firme américaine a étendu ses expériences sur des cultures vivrières telles que le sorgho, le niébé, la pomme de terre et l'oignon, cela a fortement impacté les producteurs burkinabés qui ont décidé de se défendre.