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Burkina: les espoirs la famille de Thomas Sankara

  Politique, #

La famille de Thomas Sankara se réjouit des d éclarations du Premier ministre de la transition. L'espoir de voir enfin éclater la vérité sur la mort de son mari anime la veuve du chef d'Etat défunt, même si Mariam Sankara se veut prudente. Elle attend surtout que des actes soient posés. " Ce sont des discours, c'est une bonne chose, le fait de dire il y a une volonté. Maintenant, j'attends de voir. Depuis 27 ans on a toujours été confrontés à des dénis de justice et voilà qu'en une semaine on nous dit que la lumière va être faite et que les assassins vont être poursuivis. C'est bon pour nous mais maintenant nous attendons que ca soit concret ".

De précédentes plaintes sans suite

Les avocats de Mariam Sankara sont prêts, si nécessaire, à déposer de nouveau une requête au Parquet, maître Ferdinand Ndjassem Nzepa a en effet engagé trois procédures dont deux en 1997, il y a dix sept ans. Une plainte contre X pour assassinat, une autre pour faux en écriture car le certificat médical avait conclu à une mort naturelle du capitaine Sankara. Ces plaintes n'avaient pas abouti. Le Parquet avait estimé que les juridictions militaires étaient compétentes, les avocats s'étaient alors pourvu en cassation pour être ensuite déboutés, ils s'étaient alors tournés vers les juridictions militaires et le ministère de la Défense qui n'ont jamais donné de suite.

 

La dernière procédure visait à exhumer le corps de Sankara pour permettre une expertise ADN celle ci avait fait chou blanc, donc forcément les avocats se réjouissent aussi de l'engagement du président Michel Kafando il y a quelques jours à ouvrir la tombe présumée de Thomas Sankara au cimetière Dagnoên dans la capitale du Burkina.

Un deuil impossible

Pour Blandine, l'une des soeurs du président assassiné, sans justice le deuil est impossible. Elle s'est longuement exprimée au micro de Nicolas Champeaux.

 

RFI : Vous avez pris connaissance des déclarations du Premier ministre Isaac Zida, qui a promis de rouvrir l'enquête sur la mort de votre frère. Quelle est votre première réaction suite à ces déclarations ?

Blandine Sankara : La première réaction de la famille est de se réjouir de cette grande décision là, qui a été prise par le Premier ministre. Elle se réjouit déjà pour le principe : c'est une grande décision qui a été prise de façon publique. Un grand moment aussi de l'histoire de ce pays.

 

Mais pour nous, l'authentification du corps comme annoncé précédemment, n'est pas dissociée de la question de la justice. Parce que jusqu'à présent, aucune information officielle n'est venue confirmer ou infirmer ce qui s'est dit, ce qu'on entend depuis vingt-sept ans. [Ce ne sont] que des spéculations jusqu'à maintenant.

Pourtant un dossier a été déposé en justice et nous fondons notre espoir dans cette justice. Parce que la famille souhaite vraiment faire son deuil qui est important pour l'apaisement des cœurs. Donc notre vœu le plus ardent c'est que toute la lumière soit faite sur la disparition de Thomas...

Sans justice le deuil est impossible pour vous ?

Sans justice le deuil est impossible, parce qu'on aimerait comprendre ce qui s'est passé. Comme je le disais, il y a eu tellement de spéculations, de suppositions de toutes sortes, plusieurs versions : qui est impliqué, qui ne l'est pas, que s'est-il passé exactement. Est-ce qu'il faut continuer avec ces suppositions-là ? Est-ce que c'est ça, la vérité officielle ? Et je pense que c'est important de savoir, non seulement pour la famille, pour effectivement faire le deuil. Parce que vous savez, en tant qu'Africains nous avons aussi des rites, des choses à faire au niveau des traditions. Mais il faut comprendre exactement comprendre ce qui s'est passé pour en finir avec ça.

Ne serait-ce que savoir où son corps repose, ce qui devrait être possible avec l'exhumation annoncée par le président de la Transition ?

Ça ce n'est qu'un élément du dossier ! L'exhumation, la reconnaissance de son lieu de sépulture ne sont qu'un élément du dossier !... Qu'est-ce qui s'est réellement passé, c'est important de le savoir ! Pas seulement où il repose, mais effectivement ce qui s'est passé ! Parce que c'est un ensemble [de choses] pour pouvoir, mais vraiment, faire son deuil pour une fois, une fois pour toutes.

 

Des annonces ont été faites. Pensez-vous réellement qu'elles seront suivies d'effet ? Pensez-vous que le président de la Transition et le Premier ministre Isaac Zida sont sincères ?

On attend de voir à l'épreuve des faits, l'intention et la véracité des propos. Nous continuons de fonder notre espoir, en tout cas beaucoup d'espoir en la justice. Il est clair que là, en tout cas où il y a une justice, la lutte va continuer qu'elle soit visible ou invisible... Mais on attend de voir la véracité des propos des uns et des autres.

 

Et quel est votre message aux autorités marocaines qui pourraient s'opposer à ce que Blaise Compaoré soit extradé pour qu'il réponde à la justice au Burkina Faso ?

C'est de dire qu'aujourd'hui l'histoire s'est chargée de rétablir chacun dans ses vraies positions. Et c'est une victoire du peuple. Et ça c'est une réalité aujourd'hui et nous souhaitons qu'elle soit aussi expérimentée ailleurs... Ce qui s'est passé ici ce n'est pas exclu qu'un jour aussi, ça se passe au Maroc. Et on pense qu'il [les autorités marocaines] puisse comprendre notre demande, notre besoin en tant qu'Africains aussi et en tant qu'être humain simplement. Qu'il puisse comprendre cette demande-là de la famille et cette demande du Burkina, si jamais l'extradition doit être faite.

 

Pourquoi est-ce que Rabat devrait comprendre cette demande ?

Comme on l'a dit, il y a eu des suppositions de toutes sortes. Le président Blaise Compaoré est-il ou pas impliqué dans cette affaire d'assassinat ? Moi je pense qu'il est aussi même de son devoir de s'expliquer, de donner sa version des faits ! On lui en donne l'occasion. Rabat lui donne l'occasion de s'expliquer aussi... je pense qu'il y a intérêt à ce que les langues se délient aujourd'hui. Que chacun prenne ses responsabilités et que les langues se délient pour qu'on restitue chacun vraiment dans ses positions.

 

Est-ce qu'il y a une forte présomption de culpabilité visant Blaise Compaoré dans l'assassinat de votre frère ?

Il faut qu'il s'explique, que la justice suive son cours pour que l'on sache s'il est impliqué ou pas et à quel niveau. Et c'est à lui de s'expliquer, c'est à la justice de mener les enquêtes, parce que nous on aimerait bien avancer et ne pas se fier aux spéculations. On attend que la lumière soit faite simplement pour ne pas raconter des histoires.


rfi.fr


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