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Société, # |
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Trois ans déjà qu'Hugues Antoine Mba, 39 ans, n'a pas franchi la porte d'une clinique, ni même d'un généraliste ou d'un spécialiste. " Je ne ressens aucun mal qui me pousse à voir un médecin ", glisse le fondateur de High Class Technology, un cabinet d'ingénierie informatique qui emploie quatre personnes à Douala. Épargné par les ennuis de santé, ce père de trois enfants ne fait pas partie des 2 % de Camerounais (principalement des cadres d'entreprises privées et de certaines administrations publiques) disposant d'une assurance-maladie. En cas de besoin, il préfère pour le moment puiser dans son épargne (il met 25 % de ses revenus de côté chaque mois). L'entrepreneur a bien contacté des compagnies d'assurance, " mais le mode de couverture n'est pas à mon avantage, déplore-t-il. Il faut soit payer avant d'être remboursé, soit constituer un collectif d'au moins 20 personnes pour que les soins soient préfinancés ". " Il est quasiment impossible de souscrire une assurance-maladie à titre individuel, car la plupart des compagnies ne proposent que des tarifs de groupe, dégressifs en fonction des effectifs et de la sinistralité anticipée ", abonde le professeur Pierre Ongolo-Zogo. Directeur du Centre pour le développement des bonnes pratiques en santé, une unité de recherche au sein de l'hôpital central de Yaoundé, il milite pour l'adoption d'une loi rendant l'assurance-maladie obligatoire, comme au Ghana et au Rwanda. Dans la force de l'âge, Hugues a néanmoins conscience qu'il est important de préserver son capital santé. C'est en partie pour ça qu'il s'offre le luxe d'un abonnement dans une salle de sport, moyennant 30 000 F CFA (45,73 euros) par mois.
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