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Canada : Deux entrepreneurs antillais à l'assaut du marché international des produits capillaires

  Business, #

Elle, chimiste spécialisée dans les cosmétiques. Lui, diplômé en Administration des Affaires. Originaires de la Guadeloupe et de la Martinique, Julie Sinitambirivoutin et Sébastien Nilor sont les fondateurs d'Otencia, une compagnie dédiée aux soins capillaires et aux extensions basée au Canada. Le 21 avril 2016, ils ont lancé la vente en ligne de leur produits, avec très prochainement une mise en vente dans les pharmacies de Martinique et de Guadeloupe. Rencontre... Mediaphore : Bonjour Sébastien et Julie. Est-ce que vous pouvez me raconter comment est né votre projet?

Sébastien : Au début, nous étions des amis. A Montréal, nous avons créé un groupe de carnaval, et ça nous a beaucoup rapproché... On est maintenant en couple, mais ça c'est une autre histoire! (rires) Après mon bac, je me suis inscrit à l'UQAM où j'ai fait des études d'Administration des Affaires. C'est là que j'ai été piqué par la fibre entrepreneuriale! J'étais directeur général d'une cafétéria à l'université, ça m'a beaucoup plu. J'ai voulu me lancer à mon compte, sans savoir dans quel secteur. Avec les extensions, j'ai vu une opportunité. J'avais quelques contacts et au début j'ai travaillé seul. Quand les choses se sont concrétisées, j'ai vu que tout serait beaucoup plus simple avec une équipe. J'ai proposé à Julie et mon ami Donry Voitus (désormais leur associé, ndlr) de s'embarquer avec moi dans l'aventure. Je n'avais aucune idée de ce que ça aurait pu donner. Et c'est là que Julie m'a parlé de son projet de produits cosmétiques.

 

Julie : Dès la fin de mes études, j'ai voulu lancer mon entreprise de produits capillaires. Au début je voulais créer des produits personnalisés à base d'ingrédients naturels, un peu le même concept qu'Aroma-Zone mais en plus " userfriendly ". C'est comme ça que le nom " Otencia " est né. Je voulais un nom qui fasse penser à quelque chose d'authentique. Et puis je suis partie au Canada, où j'ai commencé à travailler comme chimiste-consultante en cosmétiques dans un laboratoire spécialisé dans les produits naturels. C'est là que j'ai rencontré Sébastien.

Sébastien : Quand Julie m'a proposé le nom Otencia, je l'ai trouvé magnifique. On a débuté avec les extensions, et ensuite les produits capillaires de Julie. Pour nous, le projet est né en 2011;on s'est lancé en 2012 et aujourd'hui, 2016, on lance enfin notre gamme cosmétique.

 

Ça permet à des personnes originaires des Antilles de créer ensemble quelque chose de beaucoup plus grand.

Mediaphore : Comment en-êtes vous arrivés là?

Julie : On a toujours voulu lancer une gamme de produits capillaires, en complément d'extensions. Au bout de quatre ans, nous avons décidé de garder Otencia comme nom pour notre " maison-mère ", qui regroupe donc plusieurs marques : Beloved Extensions, Curls Vitamins, la gamme de soin capillaire et Vitalocs, spécialement pour les locks. Il fallait faire les recherches en interne, trouver les financements, améliorer les recettes... Ça nous a pris beaucoup de temps.

 

Mediaphore : En 4 ans, votre projet a beaucoup évolué. Vous étiez partis sur des produits coiffants, et aujourd'hui, vous êtes plus orientés sur le soin.

Julie et Sébastien : La première étape, c'est de savoir à qui adresser son produit. La plupart des demandes dans notre entourage tournait autour d'un produit pour créer " la boucle magique ". On est donc parti dessus, et on a mis au point des produits avec de très bons résultats. Mais au fur et à mesure de nos rencontres, nous nous sommes rendus compte que le vrai problème n'était pas le produit pour créer la boucle mais la santé du cheveu. Quelque soit le produit, aussi efficace puisse-t-il être, si le cheveu n'est pas sain, il n'y aura pas de belles boucles. C'est pareil pour les locks. Tout le monde veut des locks bien serrées, bien tournées, mais beaucoup de personnes souffrent d'alopécie (accélération de la chute de cheveux, ndlr), parce qu'ils ne prennent pas soin de leur cuir chevelu. C'est ce qui nous a amené à Curls Vitamins et ensuite à Vitalocs.

Mediaphore : Ensuite, il y a toute la phase de création, avec l'élaboration des formules, les tests sur des volontaires avec des types de cheveux variés, l'amélioration des formules en fonction des différents retours. Est-ce qu'aujourd'hui vous avez trouvé les formules " parfaites "?

Julie : Il y aura toujours des évolutions. C'est un peu notre concept, ça fait partie des valeurs de notre entreprise. Améliorer perpétuellement les formules, utiliser des matières premières nouvelles... Il n'y a pas de produit miracle, qui est parfait et le restera toute la vie.

 

Sébastien : C'est aussi pour ça que notre futur projet, ce sont les produits personnalisés. Pour nous, c'est vraiment l'avenir. Chaque individu sera capable de composer ses produits en fonction de ses besoins capillaires. On a beaucoup avancé là-dessus. On commence à tenir quelque chose d'intéressant, et on espère qu'il pourra naître d'ici 2017.

Mediaphore : Et financièrement, comment vous vous débrouillez?

Julie et Sébastien : Sortir plusieurs marques en même temps, ça demande un gros budget, et toute une gymnastique financière! Notre aventure est née au Canada, et on a choisi d'y rester. Financièrement, notre recette, c'est de faire le maximum de choses en interne...pour ne pas dire 100%! Ça nous permet d'économiser énormément, même si en contrepartie nous devons être multi-tâches: marketing, design, site web, vidéo, développement... Ce n'est pas parfait, c'est sûr. Mais créer une entreprise demande énormément d'investissements financiers, et ce type de " petites solutions " permet quand même de s'en sortir, avec au final un bon résultat.

 

Sébastien : Il y a aussi beaucoup de personnes qui nous apportent de l'aide au quotidien, qui participent à la vie de l'entreprise. Ce qui est magique, c'est qu'en réalité la plupart était des volontaires pour tester les produits. Ils ont cru au projet et ils ont voulu embarquer avec nous. L'idée, c'est de permettre à chacun de faire ce qu'il aime faire au sein de l'équipe. C'est beaucoup plus intéressant de travailler avec des passionnés. Et ça permet aussi à des personnes originaires des Antilles de créer ensemble quelque chose de beaucoup plus grand.

Mediaphore : Vous arrivez sur un marché déjà bien fourni, et qui ne cesse de s'agrandir. Comment est-ce que vous vous positionnez?

Sébastien : L'objectif est de créer un produit qui comble les vides qu'il y a encore sur ce marché. Et des produits enrichis en vitamines, ce n'est pas courant. Tout le monde connait les vitamines par voie orale, mais de récentes études ont montré que les vitamines appliquées par voie topique étaient aussi très efficaces.

 

Julie : Nos produits sont composés de deux éléments essentiels: des ingrédients naturels (aloe vera, huiles végétales...) et un complexe de vitamines. Il n'y a plus à choisir entre un produit pour hydrater par exemple, et un produit enrichi en vitamine B. Là, il y a tout. Il n'y a pas de compromis à faire sur le soin. Après sur la question de la coiffure, ça dépend du besoin de chacun.

Mediaphore : Et vos projets pour la suite?

Sébastien : À court-terme, le produit personnalisé. À long terme, nous aimerions mettre en place la Fondation du Bonheur Capillaire. Le but est de faire en sorte que chacun atteigne le bonheur capillaire, que ce soit grâce à des accessoires, des produits, des astuces, des formations pour apprendre à s'occuper de ses cheveux dès le plus jeune âge. Aujourd'hui, on entend beaucoup parler de " retour au naturel ". Je pense qu'il faut se pencher sur le vrai problème, c'est-à-dire ce qui nous a poussé à quitter le naturel.

 

Mediaphore : Justement, que pensez-vous de ce mouvement qui prône le retour au naturel?

Julie et Sébastien : Chacun fait ce qu'il veut ! La seule chose importante, c'est de garder des cheveux sains. Si les gens préfèrent se défriser les cheveux, mettre des extensions, se faire des twist-out... peu importe. Chacun est libre. Le mouvement de retour au naturel est très intéressant mais il a été entaché d' " extrémisme " en quelque sorte, et c'est dommage. Il aurait pu être rassembleur mais il est presque devenu discriminant, et il en vient à rebuter certaines personnes. Chacun fait ce qu'il veut, tant que le cheveu est sain. C'est ça le bonheur capillaire: c'est un bonheur personnel, et nous encourageons les gens à trouver le leur, quel qu'il soit, en mettant toujours en avant un cheveu sain.

 



Source : Mediaphore


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claude
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