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Ces innovations qui vont révolutionner l'Afrique

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Ce n'est pas un hasard si l'Afrique connaît la plus forte croissance au monde en matière de téléphonie mobile. Les nouvelles technologies véhiculées par les smartphones sont en train d'y révolutionner les pratiques de la vie quotidienne. La pénétration du mobile est passé d'un taux de 20 % de la population en 2005 à 69 % en 2012.

Avec cet outil, les agriculteurs du continent s'informent des prix de leurs produits en temps réel et ne se font plus berner par les négociants, les citadins n'ont plus besoin de prendre place dans les longues files d'attente et gèrent leurs comptes bancaires via leur téléphone. Avec le numérique, les étudiants et chercheurs peuvent se dispenser d'aller dans les librairies, souvent insuffisamment approvisionnées, pour y trouver leurs livres.

L'ère des consultations médicales à distance devient possible pour les villageois. Au Kenya, ChildCount+, un système à interface SMS, permet aux visiteurs médicaux à domicile de collecter et transmettre des informations à des centres de soins qui, en retour, donnent des conseils aux patients, enfants ou femmes enceintes.

 

Selon une étude récente de McKinsey, 10 % de l'économie africaine pourrait provenir d'internet en 2025. L'e-commerce s'y développe déjà. Cela permet aussi de faire de nombreux gains de productivité, notamment de 50 % dans la gestion des transactions, de 10 à 30 % dans l'enseignement post secondaire, de 60 à 75 % dans les tâches administratives. Le futur de l'Afrique devrait aussi passer par les drones, des engins volants qui permettront de palier au manque d'infrastructures routières comme le mobile a su combler la très faible installation de lignes fixes.

Tous les jours de jeunes entrepreneurs lancent des sociétés commerciales rentables et exploitent des idées novatrices à partir de ces nouvelles technologies. Plusieurs de ces initiatives ont été présentées lors du Forum Aspen Europe-Afrique, un espace de dialogue entre les deux continents, qui s'est tenu ce mois-ci à Paris et sera reconduit l'année prochaine en Côte d'Ivoire. Une centaine de participants des deux rives de la Méditerranée ont pu échanger sur les opportunités technologiques qui vont révolutionner l'Afrique.

Kifiya, payer ses factures en toute simplicité

Le paiement des factures d'eau, d'électricité et de téléphone est une épreuve régulière pour les Ethiopiens dont seulement 14 % ont un compte bancaire. Chaque mois, les familles perdent des heures à se déplacer et à attendre leur tour dans les guichets des entreprises publiques ou privées pour régler leurs notes d'eau, d'électricité, de téléphone... Munir Duri leur fait désormais gagner un temps précieux.

Cet Ethiopien est le président-fondateur de Kifiya Financial Technology, un fournisseur financier offrant un service de paiement numérique. Ses services sont simples, abordables et à la portée des citoyens. A Addis Abeba, il a ouvert des guichets uniques de paiement des factures tous les 5 km. Baptisé " Lehulu ", ce système est opérationnel dans 54 agences de la capitale avant d'être vulgarisé dans les villes de province.

" Les familles y règlent leurs factures en trente minutes au lieu de plus de 8 heures passées habituellement pour remplir cette tâche ", indique Munir Duri. Ce projet est le fruit d'un partenariat public-privé avec le ministère éthiopien de la Communication et des Technologies de l'information. La société se paye en prélevant des frais de transaction pour chaque service.

Autre service développé par le groupe : la bancarisation en milieu rural. " Les producteurs font en moyenne 20 km pour se rendre dans une agence bancaire classique, souligne Munir Duri. Chaque semaine, ils se rendent au marché pour vendre leurs produits. Nous avons eu l'idée d'y monter des agences bancaires. Ainsi, ils peuvent ouvrir des comptes, demander des crédits pour financer leurs pesticides, engrais ou semences ".

Enfin, la société développe les systèmes de paiement digital à travers le mobile ou la télévision numérique. Kifiya a mis au point une plateforme de services financiers mobiles, capable de fournir des services de transfert d'argent mobile et de banque à distance.

Kaymu, faire ses achats en ligne sur l'Ebay africain

" L'heure est venue de démocratiser la vente sur internet en Afrique, explique Elias Schulze, président et cofondateur de la plateforme Kaymu. On permet à tout une classe de commerçants, de PME et de travailleurs de l'informel de créer de l'activité ". Kaymu propose un large choix de produits dans 17 pays africains : mode, high tech, mobilier, livres, bijoux, cosmétiques, etc.

La plateforme compte environ 5000 produits et en promet bientôt plus de 10 000. Les vendeurs peuvent proposer des produits neufs ou d'occasion. Le service n'étant qu'un intermédiaire, acheteurs et vendeurs ont la liberté de choisir les modes de paiement et de livraison. Le paiement peut se faire via Kaymu (virement, dépôt d'espèces en agences bancaires) où via d'autres canaux. Comme sur Ebay, différents profils sont attribués en fonction du nombre de prestations et du professionnalisme (Silver, Brown, Gold, Platinium).

" Nous avons deux types de vendeurs, indique Elias Schulze. Ceux qui commercent en ligne en complément de leur activité et ceux qui ont créé des boutiques virtuelles sur notre plateforme ". Quelque 400 000 vendeurs étaient enregistrés en septembre mais le marché est appelé à croître rapidement.

L'Afrique va tellement vite que des millions d'utilisateurs devraient être connectées dans les prochaines années. Kaymu ne mise pas sur les recettes publicitaires pour gagner de l'argent. Son fonds de commerce repose sur les pourcentages variant entre 5 et 15% selon le type de marchandise. Le chiffre d'affaires du site dépendra donc du nombre de boutiques en ligne et des transactions effectuées.

GAWT, un service pour vendre ses produits agricoles en bourse

Rakeb Abebe, la trentaine, appartient à la diaspora éthiopienne bien éduquée. Il y a quatre ans, cette analyste financière basé aux Etats-Unis est revenue dans son pays pour profiter de la " dynamique de croissance ". Aujourd'hui, elle y dirige une maison de négoce de produits agricoles, GAWT International Business.

Elle a lancé des solutions innovantes pour les agriculteurs à la bourse agricole d'Addis Abeba dont sa société est l'un des premiers négociants. " On propose deux services sous le même parapluie, explique Rakeb Abebe. On vend à l'Ethiopia Commodity Exchange les récoltes de fermiers et coopératives du pays qui produisent notamment du café, du mais ou du sésame. Et on importe en gros des pesticides et des engrais qu'on leur fournit. Les achats groupés permettent d'obtenir les meilleurs prix ".

Le système est bien rodé. Les producteurs déposent leurs produits agricoles dans des entrepôts et passent des ordres de vente en indiquant les prix minimum de cession. Sur le modèle des fermiers américains, ils sont formés au mécanisme de vente à terme par l'entreprise. En six ans, l'Ethiopia Commodity Exchange est devenue l'une des premières bourses de matières premières du continent.

On y échange annuellement des produits pour une valeur de plus d'un milliard d'euros. " La prochaine étape est de développer la transformation pour améliorer la valeur ajoutée produite sur place, indique la directrice générale. Mon objectif est notamment que l'on fasse la torréfaction en Ethiopie ".

Afrotech, des drones de transport à usage commercial

Des drones commerciaux assurant des livraisons en Afrique. C'est le projet fou porté par Jonathan Ledgard, directeur d'Afrotech, une initiative novatrice de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne intitulée " Les ânes volants ". Cet ancien correspondant de The Economist prédit à ces engins volants la fulgurante expansion de la téléphonie mobile sur le continent.

" Le plan d'affaires de l'opérateur telecoms kényan Safaricom en 2003 était d'avoir 500 000 abonnés au téléphone mobile d'ici 2013. Il en compte aujourd'hui 21 millions et presque plus aucun pays africain ne construit de ligne fixe ", indique Ledgard. Pour réaliser son projet, son promoteur compte sur la Suisse qui va sponsoriser les recherches en matière de robotique, d'ingénierie, de logistique et de droit lié aux drones. Les premiers appareils sans pilote serviront à transporter de poches de sang et des médicaments.

" On négocie avec huit pays africains (*) pour lancer notre première route de fret ", poursuit Ledgard. Selon une source proche du dossier, l'un des trois pays d'Afrique de l'Est tient la corde. Trois phases sont prévues dans l'implantation des drones. Dès 2016, ces engins seront utilisés pour livrer les hôpitaux et des sites dans des situations d'urgences humanitaires.

Ensuite, ils seront utilisés pour transporter de petites charges utiles dans des agences du gouvernement, des exploitations minières, des installations pétrolières et gazières, des ranchs, etc. Puis ils approvisionneront des villes enclavées avec des pièces de rechange. Lorsque la technologie sera bien rodée, elle pourra servir au commerce et relier les entreprises avec des clients partout en Afrique.

" On va commencer par des courtes distances de 50 à 60 km à basse altitude, souligne Ledgard. Aux Etats-Unis, on utilise bien des drones pour livrer des pizzas. Le coût n'est pas très élevé à partir du moment où on fait du volume. Aux Etats-Unis, cela revient à un cent par kilogramme pour un kilomètre ". Au fil du temps, ils transporteront des charges plus lourdes, de 20 kilos ou plus, sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres.

Les prometteurs du projet réfléchissent déjà aux risques réglementaires, de sécurité et d'assurance liés à l'utilisation des drones de fret. A terme, ils prévoient la création d'une agence internationale pour la régulation du trafic à basse altitude.

(*)Tanzanie, Ouganda, Rwanda, Angola, Zambie, Ethiopie, Kenya, Namibie et Afrique du Sud.

SkilledAfricans, un LinkedIn africain orienté vers l'emploi

En janvier 2015, SkilledAfricans devrait ouvrir un bureau à Abidjan après s'être lancé de Dakar. Puis viendra ensuite le tour d'Accra au Ghana. Ce réseau professionnel compte 500 000 membres mais l'objectif est d'atteindre les deux millions en 2015. Les utilisateurs sont essentiellement des diplômés ayant le baccalauréat ou plus. Comme LinkedIn, skilledafricans.com met en relation ses membres sur une plateforme réseau sur internet.

" Notre objectif est d'apporter de la valeur ajoutée par rapport aux espaces existants, explique le franco-colombien Emmanuel Henao, cofondateur de SkilledAfricans. Le site est spécialisé dans l'emploi et l'accompagnement professionnel. La plateforme a été développé sur Jakkolabs, le premier espace de travail collaboratif et de changement social d'Afrique de l'Ouest.

En 2001, Henao y a rencontré Nicolas Bussard, un entrepreneur du web d'origine camerounaise qui est le cofondateur de SkilledAfricans. Depuis son lancement sous l'appellation LinkedAfrica en 2011, la plateforme a développé plusieurs services. " Nous montons des skilled groups (groupes de compétence) de plus en plus spécialisés par secteur d'activité et métier (plombiers, électromécaniciens...), ajoute Emmanuel Henao. Cela permet aux professionnels de se rencontrer et aux entreprises de trouver les profils recherchés ".

Les promoteurs de SkilledAfricans travaillent sur " l'employabilité " des membres en leur faisant remplir des tests de connaissances et d'aptitudes pour pouvoir les orienter. Les entreprises ou agences ont ainsi une première sélection de personnel. Enfin, le site permet aux africains de suivre des formations en ligne.


lopinion.fr


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